L'introduction consiste en une brève fiche de présentation portant sur les auteurs et sur les images que vous étudiez. Elle doit tenir en quelques phrases. Il est donc vivement déconseillé de recopier telle quelle une notice trouvée sur Internet ! L'introduction est inutile dans les examens semestriels (c'est du temps perdu) mais elle doit figurer dans les éventuels « exposés écrits ». Elle ne doit en aucun cas consister en une célébration (ex.: « Cosmè Tura est un peintre ferrarais génial, auquel on doit l'immortel Saint Georges combattant le dragon qui ornait les volets de l'orgue de la cathédrale de Ferrare... ») : indépendamment du fait que la notion de « génie » n'a pas de validité transhistorique (elle est apparue à un moment donné de l'histoire), célébrer n'est pas analyser, même si la célébration était, à la Renaissance et après, un registre littéraire assez souvent appliqué aux artistes et aux oeuvres d'art (c'est l'ekphrasis des humanistes, cf. Botticelli).
Pour réunir les quelques informations que vous devez donner en introduction, servez-vous des dictionnaires, manuels, monographies et catalogues que vous trouvez en bibliothèque (ou des sites Internet, s'ils sont sérieux). Mais, sauf si le sujet de l'exposé le demande, vous n'avez pas à vous lancer dans de longues lectures.
? Les artistes. Donnez brièvement leurs noms, leurs dates, l'« école » à laquelle ils appartiennent et mentionnez éventuellement quelques-unes de leurs principales réalisations.
? Par nom, il faut entendre la désignation qui a été retenue par les historiens de l'art. Elle est souvent arbitraire, mais il faut la respecter - sinon, on ne s'y retrouve plus. Les usages onomastiques étant assez fluctuants à la Renaissance, on désignait souvent un individu par une concaténation de prénoms (« Pierre [fils] de Paul [fils] de Jacques »), parfois assortie d'un surnom ou d'une indication topographique qui permettait de s'y retrouver (mais qui rend ardue la tâche des historiens de l'art quand ils recherchent des mentions des artistes dans les documents d'archives). Dans les listes d'exposés, je mets en capitales la désignation que vous devez employer. Par ex., « Sandro BOTTICELLI » indique que, pour désigner le peintre, il faut dire « Botticelli » (il s'agit en l'occurrence d'un surnom, « Sandro » est le prénom de l'artiste). Dans « LÉONARD de VINCI », vous ne pouvez pas prendre « Vinci » seul parce que ce n'est pas un patronyme mais le nom de la bourgade où l'artiste est né, mais vous pouvez dire « Léonard » tout court en raison de la célébrité du personnage. Dans « Pietro Vannucci dit IL PERUGINO (LE PÉRUGIN) », il faut prendre « Perugino » ou « Pérugin » (...)
[...] Il n'est donc pas nécessaire, à la Renaissance, qu'une image ait ce que j'appelle un éclairage. Elle en a un dans la mesure où l'artiste se soucie de produire un effet de volume. Car c'est l'opposition entre un côté plus sombre et un côté plus clair qui suggère le volume des objets (nous le verrons lorsque nous étudierons ce qu'on appelle le modelé). Pour voir s'il y a un éclairage, regardez si les objets ou les personnages ont un côté plus sombre et un côté plus clair. [...]
[...] Pensez enfin qu'il existe quantité de compositions qui ne répondent à aucune construction géométrique: compositions en frise (évoquant le basrelief antique), en trouée oblique, en effet tourbillonnant, etc. A vrai dire, la composition d'un tableau procède avant tout de la dynamique proprement iconique que les personnages instaurent par leurs différents fléchages (orientations, gestes, regards, pans de drapés agités, etc.). Le plus souvent, cette dynamique n'a rien de géométrique: elle est beaucoup plus subtile. Nous l'étudierons dans la sous-partie consacrée aux personnages. [...]
[...] Ensuite parce que, à ma connaissance, l'approche en termes de plans successifs n'est attestée dans aucun texte du XVème ou du XVIème siècle. Le deuxième règle négative est d'éviter absolument le baratin pseudo-esthétique: évoquer la «fluidité», l'«équilibre» ou l'«harmonie» de la composition, c'est parler pour ne rien dire. Après cette double exclusion, deux conseils positifs. Demandez-vous d'abord comment les formes se répartissent dans le champ de l'image. Y il des zones densément occupées et des zones vides ou faiblement remplies, et où se situent les unes et les autres? [...]
[...] il est logique de qualifier de «locale» la couleur ainsi traitée. En effet, en bonne physique aristotélicienne, un corps se définit par le fait qu'il occupe un lieu, et le lieu se définit à son tour comme la limite immatérielle qui enveloppe le corps. Par conséquent, si des objets délimités par des contours linéaires ont chacun une couleur bien différente de celle des autres objets, la couleur apparaît en quelque sorte attachée au lieu lieu occupé par le manteau de la Vierge pour le bleu, lieu de sa robe pour le rouge, etc. [...]
[...] Dans la quasi-totalité des portraits d'hommes, une importance prépondérante revient au visage. Or, il est facile de constater que, malgré cette prépondérance, les portraits ne nous donnent pas tous autant d'informations, par ex., sur le nez (certains détaillent les formes de l'arête, des ailes et des narines tandis que d'autres les simplifient) ou sur le système pileux (au XVème siècle, où la mode la plus répandue est de ne porter ni barbe, ni moustache, certains peintres montrent le bleuissement de la peau dû à un poil abondant ou non rasé de frais, tandis que d'autres en font totalement abstraction). [...]
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