Victore Hugo - Préface de Cromwell
Hugo oppose la bonne foi au bon goût, la conviction au talent, les études à la science. Nous assistons à l'imposante vieillesse du genre humain. La poésie se superpose toujours à la société. Il y a 3 temps : les temps primitifs, les temps critiques, les temps modernes.
[...] Ce type, c'est le grotesque. Cette forme, c'est la comédie. C'est ce qui sépare la littérature romantique de la littérature classique. C'est de la féconde union du type grotesque au type sublime que naît le génie moderne. Dans la poésie des modernes, le grotesque a un rôle immense. Il y est partout : d'une part, il crée le difforme et l'horrible ; de l'autre, le comique et le bouffon. C'est lui qui fait gambader Sganarelle autour de Dom Juan et ramper Méphistophélès autour de Faust. [...]
[...] Il y a 3 temps : les temps primitifs, les temps critiques, les temps modernes. Aux temps primitifs, la poésie s'éveille avec l'homme. Sa première parole est un hymne. Tous ses rêves sont des visions. Il chante comme il respire. Sa lyre n'a que 3 cordes : Dieu, l'âme, la création. La prière est toute sa religion : l'ode est toute sa poésie. Le poème, cette ode aux temps primitifs, est la Genèse. La famille devient tribu, la tribu nation. Le dogme vient encadrer le culte. [...]
[...] Le christianisme sépare le souffle de la matière. A cette époque, avec le christianisme et par lui, s'introduisait dans l'esprit des peuples un sentiment nouveau, inconnu des Anciens et singulièrement développé chez les modernes, un sentiment qui est plus que la gravité et moins que la tristesse : la mélancolie. Nous voyons poindre à la fois et comme se donnant la main, le génie de la mélancolie et de la méditation, le démon de l'analyse et de la controverse. Le christianisme amène la poésie à la vérité. [...]
[...] Le but de l'art est presque divin : ressusciter, s'il fait de l'histoire ; créer, s'il fait de la poésie. Si le poète doit choisir dans les choses, ce n'est pas le beau, mais le caractéristique. La couleur locale doit être dans le cœur du drame. L'autre poésie était descriptive ; celle-ci serait pittoresque. La prose n'a pas les ressources du vers. Une langue ne se fixe pas. Toute époque a ses idées propres, il faut qu'elle ait aussi les mots propres à ces idées. Le grotesque, c'est une tragédie sous une comédie. [...]
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