Le palais du Louvre, élevé sur la rive droite de la Seine, a été considéré dès son origine comme l'édifice le plus hautement symbolique de Paris, capitale politique et culturelle de la France. Ce caractère exclusif explique les dimensions gigantesques de ce palais dont les différentes parties ont été conçues avec continuité pendant huit siècles d'histoire pour les rois de France. Parmi les trois grands architectes français de la Renaissance classique, Pierre Lescot occupe une place à part, dans la mesure où, contrairement à Delorme et à Bullant, il n'est pas issu d'une famille de maçons. Bourgeois aisé à la vie sans heurts, Lescot fut un amateur éclairé et savant, féru de théorie architecturale, mais aussi peintre et dessinateur. Loué par Du Bellay, ami de Ronsard, il fut familier de la cour et des souverains français. Cet esprit universel a laissé une oeuvre limitée en quantité, mais déterminante pour l'art français (...)
[...] Le fronton situé près du pavillon de l'horloge, symbolise le pouvoir de la connaissance de la royauté avec la figure allégorique de la Science entourée par Archimède et Euclide. Ces deux savants de l'antiquité sont accompagnés de deux Génies de l'étude, l'un lisant, l'autre écrivant. Le fronton de gauche représente une déesse aillée, la Paix ou l'Abondance, accompagnée à gauche de Neptune et de Bacchus, à droite de Cérès, divinité des moissons, et de Pan, dieu de la Nature. Les trois oeils de bœufs représentent de façon cohérente avec les thèmes des frontons, la Gloire du Roi, la Guerre et la Paix, l'Histoire et la Victoire. [...]
[...] François 1er fit appel à Pierre Lescot, l'architecte, autodidacte et théoricien. La construction du palais a fait l'objet de nombreuses recherches ; Jean Guillaume doit publier la première étude d'ensemble sur le Louvre de Lescot, qui mettra en évidence l'importance du bâtiment. Le dessin du nouveau château royal fut commandé par François Ier en 1546, et l'architecte, confirmé dans ses fonctions par Henri II, conserva la responsabilité du chantier jusqu'à sa mort. Sur l'emplacement du vieux Louvre de Charles V (c'est-à-dire le quart sud-ouest de l'actuelle cour Carrée : le quadruplement de la cour ne fut réalisé qu'au xviie siècle), il fit construire le corps de logis, l'aile gauche et le pavillon d'angle, dit pavillon du roi. [...]
[...] La très haute qualité architecturale de l'œuvre de Lescot est valorisée en outre par la collaboration de Jean Goujon. Les deux hommes, qui avaient déjà travaillé ensemble au jubé de Saint-Germain, ont réalisé au Louvre un ensemble remarquable, autant du point de vue de la symbolique iconographique traduisant les aspirations de Henri II au trône impérial (comme l'a montré Volker Hoffmann, Le Louvre de Henri II. Un palais impérial in Bulletin de la Société de l'histoire de l'art français, 1982) que de l'organisation de la forme, avec une savante gradation du décor sculpté dans les différents étages. [...]
[...] En 1528, quelques aménagements sont menés ; le donjon de Philipe Auguste est abattu et son fossé comblé, l'aile sud-est fut progressivement démolie. Des modifications touchèrent le Quai de Seine, l'entrée principale fut déplacée à l'est et les tours de l'enceinte avaient été partiellement arasées. Pour le reste, Le Louvre demeurait encore celui de Charles V. A l'occasion de la visite de Charles Quint, on fait agrandir les fenêtres et redécorer les appartements. Il parut alors clair que l'ancien Louvre devait disparaitre pour laisser place à un nouvel édifice déployant ses façades régulières autour d'une cour carrée. [...]
[...] Parmi les trois grands architectes français de la Renaissance classique, Pierre Lescot occupe une place à part, dans la mesure où, contrairement à Delorme et à Bullant, il n'est pas issu d'une famille de maçons. Bourgeois aisé à la vie sans heurts, Lescot fut un amateur éclairé et savant, féru de théorie architecturale, mais aussi peintre et dessinateur. Loué par Du Bellay, ami de Ronsard, il fut familier de la cour et des souverains français. Cet esprit universel a laissé une œuvre limitée en quantité, mais déterminante pour l'art français. Le Louvre suffit à la gloire de Lescot. Après avoir contextualisé l'édifice, les éléments architecturaux de la façade seront mis en avant. [...]
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