Jacques Monory, Série Meurtre, n° 10/2, h/t et miroir avec impact de balles, 160x400 cm, 1968, Centre, Pompidou
Jacques Monory est un peintre francais né en 1924 à Paris. Aujourd'hui, il vit et travaille à Cachan, dans le Val de Marne. Il a d'abord fait une formation de peintre-décorateur à l'Ecole des Arts appliqués de Paris, puis il travaille pendant dix ans chez un éditeur d'art.
Dans les années 50, il réalise des toiles abstraites puis revient au debut des annése 60 à une peinture figurative. Cf contexte artistique de l'abstraction -> rupture mais il n'est pas le seul à le faire. Il est en tout cas aujourd'hui l'un des grands noms du mouvement appelé Figuration Narrative dont est représentative l'oeuvre dont nous allons parler.
[...] Le meutre n°10/2 (1968,peinture en 3 panneaux, HT et miroir brisé par impact de balles, 16x400cm) témoigne de cette conception de la narration produite par la technique. En effet, dans cette oeuvre la narration est produite par la juxtaposition d'images dont le traitement plastique est issu/dérivé du cinéma mais également de la photographie. L'oeuvre apparaît comme un arrêt sur image cf partie gauche de l'oeuvre où comme un instantannée prit par un photographe cf l'assassin à gauche est entrain de prendre la fuite. [...]
[...] L'artiste emploit également cette couleur comme un passage vers le monde mental C'est donc grâce à la distanciation que le spectacteur peut laisser aller son imagination et constituer un scénario complet dans son esprit. De même, la présence du plexiglas même s'il est criblé de balles est une sorte de fenêtre blindée qui élimine les bruits et les odeurs pour ne laisser passer au spectacteur que la vue. Cette suppression de certains sens, participe à cette mise à distance pour le bien du spectacteur. Monory lui-même ajoute que La vitre empêche de toucher mais également d'être touché . [...]
[...] Cette violence est manifestée par l'omniprésence des armes au sein des oeuvres(revolvers, impacts de balles). Le choix de l'arme à feu et non de l'arme blanche est importante et révélatrice de la pensée de l'artiste. En effet, ce choix est du à la fiabilité de la machine, machine qui fait partie du processus de création de Monory (épiscope). La main de l'artiste s'apparente alors à la main du tireur qui ne tremble pas cf on peut voir dans ses compositions, l'absence de flou, et la primauté de la netteté. [...]
[...] (Citation de Jacques Monory que l'on peut appliquer à la série des "Meurtres" : Je voulais à la fois montrer des choses très dures et m'en protéger. Le bleu était un bon truc.) Mais on peut se demander pourquoi il continue de peindre des scènes où lorsque la mort n'est pas figurée, elle menace. En réalité pour lui c'est un moyen de s'habituer à la mort qui lui fait grandement peur. Le thème du meurtre lui apparût comme évident car à ses yeux la société de son époque est meurtrière et dangereuse. [...]
[...] Le spectateur devient alors le sujet vivant de l'oeuvre. Il peut aussi être un témoin de la scène ou a contrario un voyeur. Ce jeu de rôle que met en place l'artiste et l'implication du spectateur sont des effets qu'ils recherchent sans cesse, et qu'il réussit à produire grâce à l'ajout de miroirs. Monory ne fait pas qu'intégrer le spectateur dans ses oeuvres, lui même fait partie intégrante de son oeuvre puisque la plupart du temps, c'est lui dans la peau du meurtrier. [...]
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