Fait pour être lu et représenté, le théâtre appartient à la littérature et au monde du spectacle. Son origine, son évolution historique, ses transformations conduisent à s'interroger sur ses fonctions.
La première vocation du théâtre était en effet religieuse. Cette fonction s'est doublée de préoccupations morales, associées aux vertus curatives du rire. Le théâtre utilise ses caractéristiques pour se mettre au service de la réflexion, de l'engagement : plaire, toucher, corriger, dénoncer sont ses objectifs.
[...] Fonction morale Le côté spectaculaire du théâtre en fait un divertissement : le spectateur va voir et écouter. Il aime aussi rire de ses semblables. S'appuyant sur ces observations, les théoriciens antiques du théâtre lui ont conféré une fonction morale, reprise par Molière. En affirmant : Castigat ridendo mores (la comédie) corrige les mœurs en les faisant rire, le poète Horace insistait déjà sur les vertus de la représentation des vices. Molière défend le même point de vue dans la préface de Tartuffe : il appartient à la comédie, par la représentation des défauts, d'en corriger les spectateurs. [...]
[...] Au XVIII siècle, Diderot attribuait cette fonction morale au drame bourgeois. Théâtre et engagement Moyen d'expression privilégié, le théâtre se prête facilement à la mise en scène d'idéologies, à la dénonciation, à l'engagement. Dans l'Antiquité grecque, Aristophane, déjà, critiquait sévèrement les comportements politiques des Athéniens. Le siècle des Lumières utilise le théâtre dans une perspective de dénonciation sociale et politique. Après Lesage s'attaquant aux financiers, Beaumarchais critique la hiérarchie sociale à travers le comte Almaviva, s'en prend à la justice et met en valeur le sort injuste réservé au Tiers Etat en la personne de Figaro. [...]
[...] Le théâtre, miroir social À travers ces différentes fonctions, qui replacent le théâtre dans un contexte historique, ou soulignent sa permanence, on peut observer que ce genre littéraire devient un miroir social. Il donne, sur scène, et à travers un langage, une image de la société qui l'a produit et qui s'y retrouve. Plus représentatif de la vie artistique que le roman, doublement ancré dans la réalité par son texte et par une mise en scène vivante, il témoigne par sa complexité et sa force de préoccupations historiques et sociales. [...]
[...] La première vocation du théâtre était en effet religieuse. Cette fonction s'est doublée de préoccupations morales, associées aux vertus curatives du rire. Le théâtre utilise ses caractéristiques pour se mettre au service de la réflexion, de l'engagement : plaire, toucher, corriger, dénoncer sont ses objectifs. Fonction religieuse Dans l'Antiquité grecque, les représentations des tragédies d'Eschyle, de Sophocle et d'Euripide sont inséparables du culte de Dionysos. Le théâtre est un lieu sacré ou se déroulent de véritables cérémonies, avec leur rituel, leurs codes et leur langage. [...]
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