L'intégration des festivals à la vie locale n'est pas automatique : elle est subordonnée à la volonté des dirigeants du festival qui, selon leur prise en compte des caractéristiques du territoire et de la population, verront leur festival réellement intégré à ce territoire. Cette intégration ne doit pas être négligée : d'elle dépendra, en partie, la pérennité du festival. Car un événement culturel boudé, voire décrié, par la population risque de l'être aussi par les élus et autres acteurs locaux, dont le soutien est pourtant capital. En effet, les collectivités territoriales concernées contribuent souvent largement au financement des festivals, que ce soit par le versement de subventions ou par des aides en nature. Les acteurs culturels locaux, eux, peuvent également apporter leur aide en termes de coordination, de communication, de prêts de locaux, de matériel… De plus, les festivals qui touchent le moins de subventions publiques sont souvent aussi ceux qui ont le plus besoin de bénévoles : c'est notamment le cas du festival des Vieilles Charrues, dont la réussite et l'équilibre financier dépendent en grande partie de l'investissement personnel de ceux-ci. Or ces bénévoles sont majoritairement issus de la population locale : il est donc indispensable pour le festival d'être considéré comme une composante essentielle de la vie locale sur les plans culturel, touristique, social, économique...
[...] Ils multiplient alors les retombées des festivals officiels et, de plus, ils en augmentent la notoriété ainsi que celle des territoires où ils ont lieu. Les bénéfices des festivals en termes d'image sont rarement remis en question : ils confèrent généralement une image dynamique et festive d'un territoire, et contribuent à son rayonnement intellectuel à diverses échelles, selon la portée des festivals en question. Cette amélioration de l'image des collectivités tient une grande part dans l'augmentation des flux touristiques et, ainsi, dans l'amélioration de l'économie locale. [...]
[...] Festivals et développement local : quelle intégration et quelles retombées? L'été 2003, marqué par les fortes perturbations des festivals français par les intermittents, a été l'occasion de soulever la question de l'importance de ces événements pour le développement des collectivités locales. Nous verrons donc comment les festivals s'intègrent à la vie locale, et comment cette intégration peut être génératrice de retombées, notamment culturelles et touristiques, profitant à ces collectivités. L'intégration des festivals à la vie locale n'est pas automatique : elle est subordonnée à la volonté des dirigeants du festival qui, selon leur prise en compte des caractéristiques du territoire et de la population, verront leur festival réellement intégré à ce territoire. [...]
[...] Cependant, un festival peut également avoir des répercussions nulles ou négatives. Il risque de provoquer un très fort effet de saisonnalité, qui peut s'avérer problématique pour l'économie locale. Malgré tout, comme dans le cas du festival de musique de La Chaise-Dieu, il peut permettre de soutenir une économie fragile et de maintenir certaines infrastructures, et ce en dépit de sa saisonnalité. Toujours en prenant le cas du festival casadéen, le gain en terme d'image et d'impact économique est également parfois à relativiser au vu du coût de la manifestation qui, en outre, gêne l'exploitation d'un site patrimonial, grevant un peu plus les finances de la collectivité. [...]
[...] Ainsi, le fait pour un festival d'attirer majoritairement une population issue de son territoire d'implantation montre qu'il devient un temps fort au sein de la collectivité, un rendez- vous pour la population. A ce titre, le festival de musique de La Chaise- Dieu est un bon contre-exemple : ce festival n'est pas perçu comme réellement "utile" à la commune. Le public, plutôt huppé, compte peu de Casadéens, qui sont rebutés par le prix des places et la programmation en décalage avec l'histoire locale. [...]
[...] C'est ainsi que le festival Jazz in Marciac propose des concerts de jazz durant l'année et a mis en place un pôle formation au sein du collège de Marciac. Le festival des Vieilles Charrues, lui, est extrêmement investi dans la vie culturelle locale tout au long de l'année : à travers l'association Les Vieilles Charrues, l'équipe du festival assure la valorisation du patrimoine local, participe à la mise en œuvre d'un projet de technopole culturel dans le Centre Bretagne, organise des animations culturelles en direction des scolaires et des adultes Cependant, on notera à propos de ce festival que, s'il attirait une population très locale à ses débuts, son "déménagement" a modifié cet état de fait. [...]
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