L'usage de la chirurgie est aujourd'hui ce qui est le plus controversé autour de son travail : elle a pratiqué, de 1990 à 1993, neuf « performances chirurgicales » qu'elle a filmées et diffusées en tant qu'œuvres. Son visage s'en est trouvé complètement modifié et elle présente toujours aujourd'hui, près de vingt ans après sa première opération, deux bosses au niveau des tempes. Elle a également pratiqué des « self hybridations », c'est-à-dire l'utilisation de ses portraits retravaillés à l'aide d'autres images ou de peinture. Ces créations que l'on peut qualifier de « mutantes » participent à son tour du monde des canons de la beauté en vogue dans d'autres civilisations et époques. Elle utilise le numérique comme outil supplémentaire à sa démarche artistique. Orlan, par son travail de modelage de son propre corps, crée une sorte de morphing réel et virtuel qu'elle peut décliner à l'infini. Elle a pour volonté de casser l'image classique de la femme, de questionner la place de notre corps dans la société actuelle afin de redéfinir le Beau.
[...] En provoquant des réactions, les artistes augmenteront leur popularité. C'est d'autant plus vrai de nos jours : la société a déjà tout vu, plus rien ne choque, et il faut toujours repousser les limites plus loin. Dès que le public a vu quelque chose de nouveau qu'il a trouvé choquant, il l'assimile et ne va dorénavant plus le considérer comme tel. Les artistes doivent faire preuve d'imagination, mais aussi de talent dans la réalisation de leurs œuvres. Celles-ci deviennent de plus en plus techniques pour créer de nouvelles réactions médiatiques. [...]
[...] Sachant que ce qui pourra être qualifié de beau ou de puissant dans une communauté ne le sera pas automatiquement dans une autre. Par opposition, Orlan souhaite dénoncer la trop grande rigidité esthétique occidentale et la pression sociale que ressentent les femmes sur leur physique. Cette rigidité se traduit par une uniformité d'aspects ou de comportements aux fins d'assimilation à nos semblables. Mais la prise de conscience de la société occidentale semble limitée : alors qu'Orlan appartient à la génération 68 prônant la libération des corps et des esprits, la majorité des femmes ne semble pas avoir suivi le même chemin que l'artiste. [...]
[...] Pour la même somme, les visiteurs peuvent placer un cierge auprès d'elle. Pour illustrer cette exhibition jugée choquante à l'époque, Orlan explique qu'elle veut confronter les deux visages les plus extrêmes de la femme occidentale, la sainte et la femme facile. Elle marque ainsi son futur engagement contre les normes de la beauté occidentale. L'usage de la chirurgie est aujourd'hui ce qui est le plus controversé autour de son travail : elle a pratiqué, de 1990 à 1993, neuf performances chirurgicales qu'elle a filmées et diffusées en tant qu'œuvres. [...]
[...] Elle utilise le numérique comme outil supplémentaire à sa démarche artistique. Orlan, par son travail de modelage de son propre corps, crée une sorte de morphing réel et virtuel qu'elle peut décliner à l'infini. Elle a pour volonté de casser l'image classique de la femme, de questionner la place de notre corps dans la société actuelle afin de redéfinir le Beau. A travers ses œuvres, Orlan cherche à montrer que le Beau est unique à chacun et plus particulièrement unique à chaque société. [...]
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