Corps et Métaphores dans le théâtre de Sony Labou Tansi, exposé de 30 pages
Le présent article aborde les points suivants :-les métaphores chrétiennes et la crise de la masculinité-le symbolisme des astres et la séduction féminine-le symbolisme animal et la masculinité négative-la métaphore de l'ordure et la pédagogie de genre-la métaphore de l'altérité et l'élite dominatrice- l'esthétique de la femme et la modernité de genre -la métaphore de la liberté : une dualité de la masculinité et la féminité
[...] Il s'intéresse toujours dans son oeuvre à la question du genre. Dans ses pièces de théâtre, comme La Parenthèse de sang et Je soussigné cardiaque, l'auteur actualise la thématique du corps masculin et féminin, il l'assigne de plusieurs symboles, de plusieurs métaphores, de telle sorte que la sémantique corporelle représente l'enjeu fondamental de l'art et des interrogations sur l'image positive ou négative de la masculinité ou bien encore de la féminité. Ce corps de l'homme ou de la femme est l'univers imaginaire, fictif et réel de l'artiste : la copie de la vie sociale, culturelle et religieuse. [...]
[...] La métaphore de l'altérité exprime le culte de la personnalité. Le dynamisme de l'état exclut le bon sens de garantir les libertés individuelles, de protéger le peuple, d'assurer la paix et de respecter les droits de l'homme. Cependant, la vigueur de la nation serait l'expression d'une élite à la quête d'une identité pharaonique. La recherche de la distinction de classe conduit à sacrifier les corps humains, comme une assemblée abroge une loi ancienne et inutile. Le manque de différence amoindrit la fonction sociale de la masculinité. [...]
[...] Incapable de sacraliser la vie de l'autre, l'homme devient un monstre La violence contre son prochain accentue la décadence culturelle de la norme masculine. L'existence de l'autre est dévalorisée, car on considère son corps comme l'image de la poussière C'est à ce titre que Sony Labou Tansi écrit : Poussière. Poussières vierges où dorment cent noms, cent légendes, cents vanités. Poussière fatiquée qui poudroie, qui hésite Dans les déclarations précédentes, on classifie les traits identiques entre l'homme et la poussière : la subtilité, la faiblesse et l'inutilité, la haine et le mépris. [...]
[...] On retrouve une telle idéologie dans le portrait du personnage Doguicimi, lorsque Paul Hazoumé écrit : Doguicimi, tu es cet astre incomparable dont la lumière égaie ma case le jour, tu es aussi la lune dont la clarté éclipse celle des multitudes d'étoiles La séduction est un trait distinctif de la puissance féminine reconnue dans les chansons et les tableaux des artistes. Dans son emploi des symboles, pourquoi le dramaturge préfère-t-il l'image cruelle des animaux carnivores dans la description du corps masculin ? [...]
[...] Comment les trois métaphores animalières suivantes mettent-elles en lumière la lutte guerrière de la masculinité ? La première métaphore vient du domaine des animaux domestiques : Je suis le chien ( Je suis le cochon Dans un tel passage, les référents chien et cochon sont les métaphores animalières du domaine domestique et caractérisent les actions méprisables et nuisibles du corps masculin. Cependant le symbole du chien peut désigner l'humiliation et la condition d'une personne maltraitée[26]. Les métaphores animalières du chien et du cochon présentent donc une image avilissante et dévalorisante de l'homme. [...]
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