Appartion de l'expression "art contemporain"

Résumé du document

Des années durant, le terme "art moderne" fut rattaché à la notion "d'art contemporain". A l'époque de l'inauguration du Centre Georges Pompidou, en 1977, situé dans le quartier Beaubourg de Paris, non loin des Halles, ces deux termes étaient synonymes. Cependant, depuis quelques décennies déjà, nous pouvons remarquer une certaine scissure qui a fait de ces termes deux antonymes. En effet, nombres de musées spécifient désormais "contemporain" sur leurs enseignes (...)

Extraits

[...] Nous pouvons donc nous demander si l'apparition de l'expression art contemporain relève d'une nécessité et qu'est-ce qui a motivé son apparition. Pour ce faire, nous verrons dans un premier temps la présentation de l'antagonisme régnant entre ces deux mouvements aujourd'hui distincts pour ensuite étudier deux artistes appartenant à ces deux courants. Concernant l'art moderne, nous verrons l'œuvre Impression V (Parc) de Wassily Kandinsky et, pour l'art contemporain, Trois Tiroirs de Christian Boltanski. Dans une deuxième partie nous verrons que ces deux œuvres présentent un même contenu pour enfin nous rendre compte que celles-ci sont totalement différentes. [...]

[...] Tous ces objets sont dérisoires et futiles mais ils constituent pour chacun d'entre nous tant de souvenirs de nous ne voyons même plus l'objet en lui même, mais ce qu'il représente: le souvenir d'une enfance révolue. Par conséquent, les œuvres Impression V (Parc) qui s'inscrit dans le courant moderne et, Trois Tiroirs, apparenté au courant contemporain, renferment toutes deux un même contenu. En effet, Kandinsky et Boltanski veulent tous deux toucher le spectateur, en faire l'acteur principal. Eux, ils ne sont là que pour déclencher chez nous ce réflexe de réminiscence. [...]

[...] L'artiste dira lui-même: Les bons artistes n'ont plus de vie, leur seule vie consiste à raconter ce qui semble à chacun sa propre histoire Trois Tiroirs, Christian Boltanski, 1970-1971, Boite en fer blanc contenant trois tiroirs fermés par un grillage, portant chacun une étiquette et contenant des objets, 44x60,5x40,5cm, chaque tiroir: 12x60x40cm, MNAM de Paris, Centre Georges Pompidou Le tiroir numéro un contient une bouillotte en pâte à modeler orange et rouge fixée sur un carton, le deuxième, quant à lui, abrite cinq rails de train électrique, toujours en pâte à modeler orange et rouge, fixés par du fil de fer sur un carton. Enfin, le dernier tiroir contient six avions fabriqués dans la même matière que les précédents objets sur un carton. Ces objets auraient appartenu à l'artiste lui-même, pendant son enfance. L'enfance était un des premiers thèmes de Boltanski. Dans son premier livre, écrit en 1969, c'est-à-dire un an avant la confection de cette œuvre, intitulé Recherche et présentation de tout ce qui reste de mon enfance, l'artiste cherche à reconstituer une période de sa jeunesse. Cette œuvre est alors significative. [...]

[...] En effet, Kandinsky peint sa toile pour plusieurs raisons. Tout d'abord, en 1911, cela fait un an qu'il a établi les règles de l'art abstrait donc Impression V (Parc) peut être une sorte de manifeste pour illustrer encore un peu plus ses théories. De plus, cette toile peut aussi servir d'exemple pour les trois types de peinture qu'il a défini dans Du Spirituel dans l'Art, à savoir les impressions, les compositions et les improvisations comme nous l'avons déjà évoqué plus haut. [...]

[...] Ces lignes sont en cela comparables avec des partitions de musique dites contemporaines car il faut savoir que Kandinsky était aussi musicien. De plus, outre le fait de porter une attention à l'œuvre picturale elle-même, il faut aussi s'intéresser au titre et, plus particulièrement au sous titre. En effet, pour ce premier, dans son ouvrage Du Spirituel dans l'Art, Kandinsky définit trois types de peintures: les impressions, les improvisations et les compositions. Nous retrouvons là tout d'abord le langage musical mais le plus important est que, pour l'artiste, les impressions prennent leurs sources dans la réalité, c'est-à-dire que des objets réels, la nature constituent le 3 point de départ des œuvres qualifiées d'impressions. [...]