12 septembre, l'Amérique d'après - Enki Bilal: analyse sémiotique

Thèmes abordés

12 septembre, l'Amérique d'après, Enki Bilal, bande dessinée, cartooning for peace, recueil, attentats des Tours Jumelles

Résumé du document

12 septembre, l'Amérique d'après est paru aux éditions Casterman, le 17 août 2011, dis ans après les attentats des Tours Jumelles. C'est un recueil de textes et de bandes dessinées de dix-neuf auteurs, journalistes et artistes Français et Américains, rassemblés par l'association « Cartooning for peace ». Le but est d'entrecroiser leurs regards, afin de mieux comprendre ce que sont devenus les Etats-Unis depuis cet attentat. La couverture a été confiée au très célèbre artiste et dessinateur de bande dessinée d'origine yougoslave Enki Bilal, notamment connu pour des albums tels que Partie de Chasse en 1980, et la trilogie Le Sommeil du Monstre à partir de 1998.

Extraits

[...] ANALYSE SEMIOTIQUE DE « 12 SEPTEMBRE L'AMERIQUE D'APRES », PAR ENKI BILAL septembre, l'Amérique d'après est paru aux éditions Casterman, le 17 août 2011, dis ans après les attentats des Tours Jumelles. C'est un receuil de textes et de bandes dessinées de dix-neuf auterus, journalistes et artistes Français et Américains, rassemblés par l'association « Cartooning for peace ». Le But est d'entrecroiser leurs regards, afin de mieux comprendre ce que sont devenus les Etats-Unis depuis cet attentat. La couverture a été confiée au très célèbre artiste et dessinateur de bande dessinée d'origine yougoslave Enki Bilal, notamment connu pour des albums tels que Partie de Chasse en 1980, et la trilogie Le Sommeil du Monstre à partir de 1998. [...]

[...] Comme dit précédemment, elle symbolise leur collision avec les tours. Le second rythme apparaît alors au spectateur : les verticales tracées par l'ascension des âmes des victimes. Les avions, en percutant les tours, ont causé la mort de ces gens. Mais on peut lire la couverture à un second degré, plus profond, encore plus symbolique que le précédent. Tout d'abord, on peut noter des différences entre les deux. La première,la plus évidente, est la différence d'échelle entre les personnages, ce qui suggère qu'une distance relativement conséquente les sépare, et donc qu'ils n'appartiennent pas au même espace, mais à deux différents. [...]

[...] La profondeur est principalement donnée par la différence d'échelle entre les personnages du premier plan et ceux du second plan, ainsi que par contraste lumineux : en effet, le blanc se concentre principalement à l'avant de l'image, sur le visage de la femme, ainsi que sr les cockpits, contrastant avec le fond quasi uniforme. Les trois personnages ud premier plan forment une pyramide, dont le sommet est marqué par le sommet du crâne de la femme. Ils tournent le dos aux tours, sont très proches de nous, nous incluant ainsi dans l'image. Leurs regards sont tous tournés vers l'extérieur, le hors-champ, chacun dans une direction différente. Sur leur visage, on peut lire de la gravité, de l'inquiétude, voire de la peur. [...]

[...] Mais ils semblent s'élever vers les cieux : peut-être s'agit-il là de l'âme des défunts ? Leurs visages ne sont pas détaillés, ils sont anonymes comme les deux mille neuf cent soixante-treize victimes des attentats du 11 septembre 2001. Certains d'entre eux ont même un aspect fantomatique. La reconstitution de l'attentat n'est pas réaliste, mais constituée d'éléments iconiques pour être à ce niveau de sens compréhensible par tous, car cet événement a marqué l'histoire du monde. Mais un fort aspect narratif subsiste, autrement que dans les liens chromatiques entre les avions et leurs victimes, notamment dans la confrontation des rythmes. [...]

[...] Ce contraste les rend très présents dans l'image aux yeux du spectateur. En observant l'image, on peut se rendre compte qu'un contraste de dynamique existe entre le premier et le second plan : le tracé du crayon est plus souple, dynamique, donnant un effet de mouvement (que l'on peut particulièrement observer avec la chevelure de la femme, et avec le vêtement de l'homme à sa gauche). L'ensemble de la couverture de 12 septembre, l'Amérique d'après est dominée par une forte symbolique. [...]