Interpréter une oeuvre d'art n'est pas chose aisée. L'oeuvre d'art est à la fois matière et esprit, forme et contenu. Selon la personne qui l'observe, que ce soit l'artiste, le public, ou le propriétaire, l'interprétation qui en est faite change du tout au tout. Elle est tour à tour individuelle, universelle, et donc intemporelle. Il existe autant d'interprétations que d'interprètes, c'est ce qui la rend éternelle, et créatrice à son tour. Cependant, cette popularité la rend banale, il faut l'isoler afin d'en apprécier la valeur, et afin de l'étudier.
L'oeuvre d'art est mesure de l'espace, elle est forme avant tout. Les formes sont liées au travers des oeuvres qui constituent l'art. Il est cependant dangereux de toutes les amalgamer, cela discrédite l'oeuvre.
[...] Afin de définir la sculpture monumentale, on peut s'intéresser au plein de celle-ci, et d'en isoler certains aspects sculptés : les axes nous donnent les mouvements, les profils sont les silhouettes de la figure, les proportions définissent le rapport des parties, et enfin, le modelé traduit l'interprétation de la lumière. Cependant, ces éléments s'ils sont isolés du plein sont sans valeur et ils ne sauraient se substituer au volume, même réunis. Et c'est en tenant compte de cela, qu'il est possible de déterminer espace et forme en sculpture. [...]
[...] La vie des formes est souvent diverse, selon l'artiste, ou même au sein de l'œuvre d'un même artiste. On peut également noter que les matières ne sont pas interchangeables, mais les techniques se mélangent, ce qui tend à créer de nouvelles matières. Il est important d'étudier la technique, qui a un rôle primordial. On peut donc s'intéresser à l'outil et à la main, qui sont liés. En effet, l'outil est le prolongement de la main, et la main à besoin de ce prolongement pour s'exprimer à travers la matière. [...]
[...] Le style n'est pas que l'état de la vie des formes, c'est un milieu formel dans lequel l'homme vit également. Ces milieux formels engendrent une structure sociale, un style de vie, un vocabulaire, des états de conscience. La vie des formes définit des sites psychologiques, sans lesquels la présence des milieux serait inaccessible pour tous ceux qui en font partie. Ainsi, la Grèce, indépendamment de sa géographie, existe parallèlement grâce à son art dorique entre autres ; la France également avec l'art gothique. [...]
[...] Parler de la vie des formes, c'est évoquer une idée de succession. L'histoire n'est pas unilinéaire, ni purement successive, elle peut être considérée comme une suite de présents largement étendus. Une même date peut se trouver à un point de son développement totalement différent, selon qu'il s'agisse de l'économie, de la politique, ou de l'artistique, elles n'occupent pas la même position sur leur courbe respective, et la ligne qui les unit à un moment donné est le plus souvent sinueuse. [...]
[...] La forme suggère ainsi d'autres formes qui se propagent dans notre univers. La forme n'est pas pour autant vide, son sens lui est personnel, et ne dépend pas de ses interprètes. La forme et son fond sont deux choses bien distinctes, le contenu de la forme est formel, et ses sens sont changeants. La forme est lue différemment selon la personne qui l'observe, même lorsque l'art obéissait à des règles rigoureuses, il est difficile de savoir si théologien, artiste et fidèle interprètent tous les trois la forme de la même manière. [...]
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