Sur la photographie (1977) est constitué de six essais réunis en un livre. C'est d'ailleurs celui qui la rendra célèbre. Elle a reçu pour celui-ci "The National Book Critics Circle Award". Les six essais résumés traitent de l'influence de la photographie sur la société dans laquelle elle vit.
La première partie s'intitule Dans la caverne de Platon. Susan Sontag y traite d'abord de la photographie elle-même, ce qu'elle crée ou représente, comme une collection de morceau de monde. Elle parle ensuite logiquement du rapport de l'homme à la photographie, l'objet lui-même autant que dans l'acte qui le crée. La photographie devient, après son industrialisation, d'abord un art mais aussi un divertissement commun. Cela devient un besoin, l'appareil photo est présent dans tous les foyers, il participe à certains rites, et permet de resserrer le noyau familial. La photographie fait office de preuve, de certification du vécu, et fait d'un moment une éternité figée. Selon elle, l'acte de photographie est un acte de "non-intervention", et le photographe, devient passif. En arrêtant le temps sur une image, cela la rend d'abord plus frappante, mais rend aussi le spectateur de la photographie acteur, participant de ce qu'il voit, même si celle-ci ne garde pas sa "charge émotionnelle" la plupart du temps (ici, S. Sontag prend le contre-exemple des camps de concentration). C'est aussi devenu un moyen d'information, arbitraire et subjectif cependant. La photographie est devenue, à cause de la société de consommation, un besoin de voir la réalité confirmée.
La seconde partie, L'Amérique à travers le miroir obscur des photographies, traite de la photographie d'un point de vue plus artistique. Dans les années 1930, W. Whitman veut dépasser les différences entre la beauté et la laideur car c'est un jugement de valeur ; persuadé que la beauté est partout, il tente de la généraliser. Evans également souhaite que ses photographies soient "savantes, définitives, transcendantes". Mais la définition change. Depuis la Seconde Guerre mondiale, la photographie est devenue objective. Diane Arbus en particulier travaille sur cette redéfinition (...)
[...] La photographie a un caractère cependant révélateur, c'est une manifestation du je individuel dans l'opposition du moi et du monde. Enfin, la photographie a ses normes esthétiques, il est donc difficile de la juger, contrairement à un tableau. Les deux arts partagent le critère inventif. Il y a eu une transformation des Beaux-arts : tout est visible sous forme de reproduction, dans tous les arts. Il n'y a plus d'unique, plus d'expérience originale. Quoiqu'il en soit, aujourd'hui, tout revient à la photographie. La sixième et dernière partie est Le monde de l'image. S. [...]
[...] La photographie sublime le quotidien en plus de le capturer. De fait, de nouvelles conventions esthétiques s'imposent. L'appareil photo disloque, arrache les choses à leur contexte, arrachant les choses à leur contexte. D'ailleurs, une même photographie est différente selon son contexte, puisqu'elle n'est qu'un fragment d'espace temps. Il y a un effort des photographes pour embellir le monde et lui arracher son masque. Par ailleurs, les photographes ont un problème sur la définition même de leur art. Il y a une différence de conception, entre l'expression sincère et la notation fidèle. [...]
[...] Sontag revient toujours sur le fait que la photographie est un moyen de capturer le monde entier, de répertorier. Finalement, il n'y a pas de choix mais une confusion entre la vérité et la recherche de la beauté dans une photographie. Le cinquième essai, Evangiles photographiques concerne plusieurs problèmes : celui de la photographie considérée comme art, celui de la position du photographe et sa personnalité par rapport à son sujet, mais surtout celui du lien entre la photographie et la peinture. [...]
[...] En effet, on ne voit pas les choses de la même façon, selon leur contexte et le point de vue personnel. Les images ont le pouvoir de se substituer à la réalité puisqu'elles sont interprétations et traces du réel. Les images offrent de la même façon une véracité incontestable. Elles sont des pièces à conviction utilisées pour la première fois par les policiers pendant la commune de Paris (en Juin 1871). La photographie porte ce devoir de véracité, surtout chez les moralistes. [...]
[...] Depuis la Seconde Guerre mondiale, la photographie est devenue objective. Diane Arbus en particulier travaille sur cette redéfinition. Elle photographie des gens disgracieux et le spectateur n'est pas invité à s'y identifier, chacun est étranger et isolé (contrairement à Steichen qui veut prouver que l'humanité est une Le public doit accepter l'effroyable face à cette agression, et elle prouve que ce que l'on voit en premier, c'est la faille. Intéressée par la monstruosité, elle photographie cependant des gens inconscients de leur souffrance, sans connotation sentimentale ou morale. [...]
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