L'ouvrage étudié, Peinture et couleur dans le monde grec antique publié en mai 2007, a été élaboré sous la direction de Sophie Descamps-Lequime, conservatrice au Musée du Louvre attachée au Département des Antiquités Grecques. Il s'agit d'un compte-rendu de colloque, non exhaustif bien entendu, mais composé de morceaux choisis. Ce colloque consacré à la peinture antique s'est tenu à l'Auditorium du Louvre du 12 février au 27 mars 2004 ; quant aux articles sélectionnés, ils retranscrivent diverses interventions ayant eu lieu les 10 et 27 mars. Les auteurs impliqués dans cet ouvrage sont très nombreux : en effet, cette compilation rassemble quinze articles, dont certains sont rédigés conjointement par deux, voire trois chercheurs ; par ailleurs leurs origines sont diverses, avec la prédominance toutefois de chercheurs français et grecs. Ainsi, il semble fastidieux de détailler avec précision le profil de chacun, l'information capitale les concernant étant leur statut de chercheurs antiquistes, spécialisés dans l'histoire des techniques, et plus particulièrement de la couleur. Cet ouvrage donne à voir les plus beaux Actes du colloque, et notamment les plus belles représentations picturales mis au jour ces dernières années. Pour cette raison, l'une des caractéristiques les plus importantes de cette publication consiste en la beauté de ses images, car le lecteur souhaite avoir les oeuvres sous les yeux comme s'il était sur place, afin d'en apprécier tous les détails.
Peinture et couleur dans le monde grec antique retrace de façon précise l'histoire de la couleur et de la peinture à travers l'analyse de morceaux choisis, telle que la « tombe de Perséphone » ou la « tombe d'Eurydice ». On peut noter ici que l'éventail chronologique des sources archéologiques va de la fin du IVème siècle à la première moitié du IIème siècle environ. L'examen minutieux des décors, des couleurs, des procédés et des techniques nous est restitué de manière très méthodique. Par ailleurs, les sujets abordés sont assez nombreux, c'est pourquoi nous nous concentrerons sur les aspects basiques de cette étude, qui comme nous le verrons sont parfois très poussés ; mais nous ne pouvons tendre à l'exhaustivité. Afin de mieux comprendre les origines de cette tradition picturale grecque pendant très longtemps ignorée, il paraît indispensable dans un premier temps de présenter les sources antiques, qu'elles soient littéraires ou archéologiques. Par la suite, nous analyserons les techniques, procédés et couleurs révélés par l'étude de divers monuments et décors. Enfin, nous nous devons de présenter les techniques actuelles de révélation de ces procédés, assistants de prédilection de l'antiquiste dans sa démarche de chercheur (...)
[...] Elle constitue une partie de ce qu'on qualifie de disiecta membra : la tradition, la réflexion antique sont disséminées çà et là chez les auteurs, et ce sont des oeuvres telles que celle de Pline qui nous aident à reconstituer ce que pouvaient être les premières formes de critique d'art par exemple, comme nous l'explique Agnès Rouveret dans son article La couleur retrouvée. Découvertes de Macédoine et textes antiques. Pline consigne dans son Histoire Naturelle les différents critères qui rentrent en jeu dans la critique d'art, et donc dans le jugement de tel ou tel artiste afin d'établir des palmarès. [...]
[...] Le blanc de plomb Le blanc de plomb (également appelé céruse) est un pigment très intéressant par l'utilisation que les Grecs en ont faite. Il convient à toutes sortes d'emplois, de la représentation de la couleur blanche à la composition d'enduit de préparation du support. Il est également utilisé comme liant dans la composition de certaines couleurs. En effet, le blanc de plomb entre dans la composition de nombreux mélanges, notamment la sous-couche de préparation de la surface à peindre. Il s'agit d'un enduit destiné à unifier la base du mur, avant d'y appliquer les pigments colorés, qu'ils soient chers ou bon marché. [...]
[...] La superposition de couleurs d'épaisseurs différentes, pour créer les bandes du péplos, est incroyablement travaillée et réfléchie (p.198). Tous ces secrets de la peinture grecque antique, dans sa technique, ses procédés, et ses couleurs, peuvent aujourd'hui nous être révélés grâce à des appareils de technologie poussée et toujours plus innovants. III/ Les méthodes de révélation de la couleur La science a fait des progrès considérables concernant la mise en lumière des couleurs perdues ou des techniques observables non en pleine lumière, mais en lumière rasante par exemple. [...]
[...] Le philosophe fait clairement la distinction entre la lumière et l'« éclat (lumen et splendor chez Pline). Les traités d'Aristote font état avec une grande précision de la perception des couleurs : l'auteur catégorise ainsi trois procédés en peinture qui rendent compte du mélange des couleurs, il s'agit de la superposition, la juxtaposition, ou le mélange des pigments eux-mêmes. L'auteur dans ses différents ouvrages (voir supra) effectue également un rapprochement audacieux, ou tout au moins assez curieux pour être intéressant, entre la peinture et la musique. [...]
[...] C'est la combinaison de tout le savoir accumulé qui permet d'obtenir des informations très précieuses, et de plus en plus précises sur les techniques, procédés et couleurs de la peinture grecque antique. II/ La représentation picturale : ses techniques, procédés et couleurs Il s'agit ici de présenter de la manière la plus claire possible les différents éléments présents dans les diverses études proposées en ce qui concerne les procédés réellement techniques de la peinture grecque antique, en passant des couleurs et de leur composition, aux techniques picturales proprement dites, et aux divers procédés de traitement de la couleur en fonction du rendu souhaité. [...]
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