Par-dessus bord, Michel Vinaver, capitalisme international, entreprise française de papier-toilette, lois du marché
Cette pièce s'attache à décrire l'évolution d'une entreprise française de papier-toilette, « Ravoire et Dehaze », prise dans la mécanique implacable du capitalisme international. On y croise de nombreux employés qui font les frais de la lois du marché et qui se retrouvent ballotés entre les conflits d'intérêts et les jeux de pouvoir. Car cette pièce
présente notamment une lutte, un combat incessant qui a pour objet la survie et l'expansion de l'entreprise en même temps que les intérêts personnels de chacun. En effet, « Ravoire et Dehaze » est en bien mauvaise posture face à la menace constituée par une compagnie américaine intéressée par son rachat, et l'on sent venir la faillite. Dans une succession d'évènements fortuits et de manigances, la direction de l'entreprise passe ainsi des mains de Fernand Dehaze, P.D.G. et patriarche, à celle de son fils naturel Olivier, puis à celle de son fils illégitime Benoît pour finir par être rachetée par une grande firme américaine, la United Paper Company. Cette conclusion paraît tenir du tragique.
[...] Rossi Clément L1 L2C Cinéma, théâtre et autres arts Par-dessus bord est une pièce de Michel Vinaver écrite entre 1967 et 1969, et qui s'attache à décrire l'évolution d'une entreprise française de papier-toilette, Ravoire et Dehaze prise dans la mécanique implacable du capitalisme international. On y croise de nombreux employés qui font les frais de la lois du marché et qui se retrouvent ballotés entre les conflits d'intérêts et les jeux de pouvoir. Car cette pièce présente notamment une lutte, un combat incessant qui a pour objet la survie et l'expansion de l'entreprise en même temps que les intérêts personnels de chacun. [...]
[...] Il faut toutefois remarquer que ce savoir-faire n'est reconnu par la France que quand il peut être exploité par elle ; en effet, Benoît dit ceci dans son discours qui inaugure la nouvelle politique de Ravoire et Dehaze à la p.189 : Mais certains d'entre vous se demandent si l'aventure n'est pas perdue d'avance à quoi je répondrai que les Américains sont gros mais ils ne sont pas plus malins que nous plutôt moins Le recours à Donohue & Frankfurter représente ainsi la tentative d'injecter un regain d'énergie à l'entreprise, ce qui est bien sûr conforme au souhait de Benoît qui, toujours dans son discours inaugural, dit : [ ] et puis nous allons bondir oui nous allons cesser de rester assis pour adopter une attitude bondissante la seule possible devant le défi qui nous est fait la seule qui me plaise aussi [ . ] L'attitude bondissante est finalement celle qui est adoptée par les deux conseillers, qui imposent de nouvelles méthodes qui tranchent pour le moins avec les anciennes. Le maître mot est la libération de l'inconscient, ce qui passe notamment par une familiarité nécessaire et un refus du respect des conventions sociales. Aussi le premier contact entre les deux conseillers et Benoît annonce-t-il la couleur : on va laisser les monsieur et les mademoiselle au vestiaire vous voulez bien Ben? [...]
[...] Un peu plus loin, on trouve un indice de ce qui dirige à présent sa pensée : Alex est un drôle de type il a toujours l'air de s'en foutre mais au fond ça doit être un excellent homme de marketing On comprend finalement que le projet de Michel Vinaver n'est pas de donner une image bien définie des Etats-Unis conçus comme le fief du capitalisme le plus infâme, mais plutôt de nous donner à réfléchir sur les points de vue. Grâce au reflet que constitue Margerie et à la variation finale des couples, dans laquelle on peut ne voir au premier abord qu'une curieuse péripétie, Vinaver apporte au propos de sa pièce une nuance très importante. [...]
[...] Elle est largement confirmée et appuyée par la suite, lorsque l'on assiste à la première scène de travail entre Jack et Jenny et les employés. Les deux conseillers outrepassent les codes sociaux en essayant de reconnecter les employés à leur inconscient, et notamment au stade anal de leur enfance. La méthode même du brainstorming qui est menée aux pages 201 et 202, consistant à libérer l'expression spontanée des employés pour la réinjecter dans l'image du produit illustre cette volonté de libération. [...]
[...] Margerie est ainsi attirée par l'imagerie qu'elle voit flotter autour d'une France qu'elle fantasme, et finit par se prendre d'une véritable fascination pour son histoire. Ça ne l'empêchera pourtant pas de repartir en Amérique avec Olivier à la fin de la pièce ; départ qui reste toutefois largement motivé par son amour de la France car le projet de Margerie est alors d'ouvrir un institut de beauté dédié à la culture française et notamment à Madame de Pompadour. En témoignent ces lignes de la p.248 : [ ] c'est un quartier de chair vive que nous emportons à la semelle de nos souliers pour le greffer là-bas parce que moi je suis une amoureuse de votre culture de votre histoire il n'y en a pas de plus belle et pas de plus beau siècle que le siècle des Lumières [ . [...]
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