Dès les premiers plans du film qui commence par Le Masque, la caméra effectue un mouvement de va-et-vient, de gauche à droite, parcourant les lieux. Et lorsqu'elle se fixe dans ses plans pour imager les paroles de la Voix Off précisant que "les habitués s'en venaient des quatre coins de Paris", ce sont les hommes et les femmes qui entrent dans le cadre par ses quatre coins. La caméra transporte alors le spectateur dans un mouvement de course et d'étourdissement du tourbillon de la fête. Personne ne se pose car on veut, on doit s'amuser comme l'exigent les lieux et comme le précise un employé devant Le Palais de la Danse : "ici on danse et on s'amuse". La caméra virevolte, danse, tourne, sursaute à l'aide de travellings et panoramiques au rythme de la foule et anticipe avec virtuosité sur les évolutions des danseurs créant alors une mobilité féérique. D'ailleurs, William Karl Guérin explique à propos du Plaisir que "travellings et panoramiques ne reflètent qu'un espace déstructuré, un chaos d'être et de sensations."
Soudain, propulsé par le désir, arrive en courant un vieil homme masqué devant Le Palais de la Danse. Fuyant son âge, il poursuit le plaisir pour se mêler aux belles jeunes filles qui s'adonnent au bal. L'oeil de la caméra suit le protagoniste dans sa course qui le fait descendre puis monter des marches, tourner en rond au premier étage pour monter puis redescendre jusqu'enfin entrer dans la danse circulaire du bal (...)
[...] Personne ne se pose car on veut, on doit s'amuser comme l'exigent les lieux et comme le précise un employé devant Le Palais de la Danse : ici on danse et on s'amuse La caméra virevolte, danse, tourne, sursaute à l'aide de travellings et panoramiques au rythme de la foule et anticipe avec virtuosité sur les évolutions des danseurs créant alors une mobilité féérique. D'ailleurs, William Karl Guérin explique à propos du Plaisir que travellings et panoramiques ne reflètent qu'un espace déstructuré, un chaos d'être et de sensations. Soudain, propulsé par le désir, arrive en courant un vieil homme masqué devant Le Palais de la Danse. Fuyant son âge, il poursuit le plaisir pour se mêler aux belles jeunes filles qui s'adonnent au bal. [...]
[...] Dans Le Plaisir, à l'inverse de Maupassant, qui a une vision très critique, voire pessimiste de ses personnages, Ophüls, lui, nous montre leur gravité dans le mouvement, et surtout dans l'absence de mouvement (Le Masque), car pour Ophüls, l'absence de mouvement, c'est la mort (dernier plan du Modèle, plage plate). Cependant, le mouvement n'est pas seulement symptôme de vie : il peut aussi être le reflet de son épuisement. De son exténuation. Derrière le masque se trouve la déchéance et derrière les fêtes, les danses et les musiques les plus légères, plane toujours l'ombre de la mort qui s'approche. [...]
[...] Le narrateur omniscient fracture les frontières spatiales en s'élevant devant le mur de la maison Tellier, mais aussi temporelles (la voix off affirme appartenir à Guy de Maupassant, mort avant l'invention du cinéma en 1893) dans un mouvement continuel, principe de la vie pour le cinéaste. II/ Le mouvement de la vie Mouvement temporel La vie se caractérise par le mouvement pour Max Ophüls, et celle-ci ne prend place que dans un système d'espace temps. Ainsi, le temps et l'espace sont eux aussi régis par le mouvement. [...]
[...] En effet, le premier plan se déroule à la fin de l'histoire de Jean et Joséphine. Quant au dernier plan, il revient au temps de l'énonciation et du premier plan. Comme l'explique Deleuze dans L'Image mouvement, le cinéma d'Ophüls est celui de la clôture absolue : des personnages qui tournent en rond à l'infini dans un temps lui-même circulaire. Au bout de ce tournis et de cet emprisonnement dans le temps, Ophüls envisage le souffle court et la mort. Le mouvement du temps est interrompu quand l'homme masqué succombe à ses efforts dans Le Masque. [...]
[...] Mouvement de vie La caméra d'Ophüls suit le mouvement humain car, comme nous l'avons vu précédemment, le mouvement est ce qui figure le spectacle mais aussi la vie pour le cinéaste. Le mouvement de la vie ici mis en scène, découle du mouvement sexuel. En effet, la sexualité est liée à la fécondité et donc à la création de la vie. Ainsi, c'est par les arabesques de la caméra, que le cinéaste exprime le mouvement des êtres et de la vie en se déployant, pour le plaisir des sens, au diapason de mélodies légères. [...]
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