J'ai choisi de réaliser ma fiche de lecture sur les essais de François Moureau dans le catalogue de l'exposition sur Watteau en 1985 ayant eu lieu à la National Gallery de Washington et au Grand Palais de Berlin.
Watteau se lie à notre problématique des genres car il est l'instigateur d'un genre nouveau, la fête galante. Dans ses essais sur Watteau et le théâtre, François Moureau retrace le cadre des divertissements où figuraient les masques, aussi présents dans l'oeuvre de Santerre.
Moureau insiste sur la diversité des milieux dans « les vrais amateurs de peinture », qui sont des gens de pouvoir, de finance ou des demi-soldes de la vieille cour. Au-delà des clivages, une société intellectuelle et les vieux soldats d'un monarque défunt aspirent tous à vivre « noblement », « galamment » en dehors de la cour. Le gouvernement et le roi sont à Paris. La mode s'empare d'une certaine urbanité où les règles de la cour survivent tout en étant désacralisées. Selon Moureau, l'art nouveau est donc le fruit d'un art de cour transposé à la ville.
[...] Watteau a donc souvent peint des absents. Les Comédiens français sont installés rive gauche, à la limite du Quartier Latin. Ce théâtre est fréquenté par les beaux esprits, la jeunesse dorée, les petits maîtres et les femmes à la mode. Ce quartier de la rive gauche est une terre de relative autonomie par rapport au pouvoir royal où fleurit la foire Saint Germain, dont les loges fournissent leur clientèle en joaillerie, bimbeloteries et tableaux. Cette foire est animée durant l'été par des théâtres, précaires puis fixes après 1697. [...]
[...] L'Oriental d'Opéra porte un costume stylisé, qui correspond à une schématisation du caractère parallèle. Les grands turbans ou les hauts chapeaux féminins coniques ou en forme de croissant orné de gaze apparaissent dans les nombreux frontispices de pièces. On ne connaît qu'une seule allusion de Santerre à cette mode, dans la jeune fille turque endormie qui porte un turban. Les villageois galants entrent dans la série des types théâtraux. Chez Santerre, on peut penser à ses représentations de cuisinières et éventuellement brodeuses. [...]
[...] Dans l'inventaire des menus plaisirs, on le décrit comme un habit de taffetas brun, garni de petites bouffettes de gaze argent rayées et chevillées rose et argent ; veste de taffetas rose, découpures blanches chevillées argent, chaperon de taffetas noir, garni de coquilles, pannetière de glace argent L'habit correspondant de pèlerine comporte une jupe de taffetas brun garni de découpures roses chevillées argent Tomlinson a donné l'origine et le sens allégorique de ces costumes. Bernard Picart, dans une gravure, les représente avec tous ces ornements. Watteau, dans ses Figures Françoises et Comiques allège les éléments symboliques. [...]
[...] C'est un fourbe et un intrigant qui porte en France un chapeau gris orné de plumes de coq et une collerette. Il est assez secondaire dans l'œuvre de Watteau. Scaramouche est un type d'origine napolitaine, et c'est un personnage assez secondaire du type italien en France. Son costume est à l'imitation de l'habit espagnol : costume de velours noir à boutons, collerette, manteau court et parfois bas rouge vif. Il porte une moustache tombante et une barbiche. Il apparaît souvent dans les premières œuvres de Watteau. [...]
[...] Une comédie de mœurs satirique et légère naît. Il reste les grands acteurs tragiques, le vieux baron, Mademoiselle Duclos et Charlotte Desmares, dont Santerre a fait un portrait. Il fréquentait donc également ce milieu. Dancourt devient le spécialiste des dancourades comédies cyniques sur les modes du temps qui expriment la distance entre les faux-semblants de la cour et l'étonnant grouillement social de la ville. Charlotte Desmares a joué également dans ce genre de pièces, et elle a été la maîtresse du Régent, dont Santerre fut le portraitiste officiel. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture