Cet ouvrage est une vaste synthèse sur l'Italie des XVIIème et XVIIIème siècles, principalement axée sur les villes de Rome et Venise. Haskell s'intéresse ici au mécénat et aux relations, privilégiées ou non, qu'entretenaient le mécène et l'artiste.
Mécènes et peintres est divisé en trois parties; la première est consacrée à Rome et son mécénat, qu'il soit papal, public ou privé. La deuxième partie s'intitule « la dispersion » et est consacrée aux conséquences du déclin de Rome et à l'influence grandissante des étrangers sur les peintres italiens. Dans la dernière partie, l'auteur traite de la peinture, de la sculpture, de l'architecture et des jardins vénitiens. Tout au long du livre, Haskell traite de l'évolution du mécénat, selon des critères chronologiques et géographiques. Il s'intéresse aux rapports qu'entretenaient le mécène et le peintre et s'interroge sur la place de l'artiste et de sa liberté créatrice dans l'Italie baroque.
Mais dans quelle mesure les goûts, exigences et ambitions des grands mécènes italiens des XVII et XVIIIème siècles ont- ils influencé, voire déterminé, la production artistique baroque?
Nous étudierons l'art baroque comme société, à travers une analyse des liens qui unissaient les mécènes et leurs peintres, puis nous porterons notre attention sur l'art dans la société et tenterons de définir les places du mécénat et de l'artiste dans un contexte politique et social en mutation.
[...] Les œuvres d'art permettaient ainsi au mécène d'affirmer son autorité face à ses contemporains et de l'inscrire dans l'Histoire. Camillo Borghèse (1552- 1621) fut élu pape sous le nom de Paul V et régna de 1605 à 1621. Il abandonna la politique austère appliquée lors des règnes précédents et apporta son soutien aux projets de construction et d'aménagement de Rome. Dans la sous- partie Le pape Urbain VIII et son entourage Francis Haskell insiste sur ce qu'apporta Paul V à l'art de son époque. [...]
[...] Se positionnant dans la continuité de la politique artistique d'Urbain VIII. Il devint rapidement très proche du Bernin. Le pape lui confia la conception de grands projets d'embellissement de Rome et il naquit une relation entre ces deux hommes, d'amitié et de collaboration plus que de mécénat (p283). Le mécénat crée un échange entre le mécène et le peintre, introduit parfois un rapport d'autorité de l'un sur l'autre mais nous pouvons nous questionner sur la liberté dont pouvait parfois être amputé l'artiste. [...]
[...] Même si son mécénat restait limité, Innocent X avait entrepris les chantiers de construction de son palais familial sur la Piazza Navona et de quelques bâtiments religieux. La crise économique et la révolte populaire étaient telles que des messages revendicatifs étaient déposés au bas des pierres du palais : Nous voulons autre chose que flèches de campanile et que fontaines; c'est du pain que nous voulons, du pain, du pain, du pain. Innocent X est perçu comme un personnage méfiant, sévère, et l'auteur qualifie ses réalisations de réactionnaires Les conditions de son règne étaient cependant peu favorables à un mécénat prospère. [...]
[...] Innocent XI n'entreprit pas de grandes constructions; les artistes baroques faiblissaient sous la menace du chômage. Ainsi, la chute du mécénat apparut sous le règne d'Innocent dont les mesures restrictives étaient de concert avec une forte crise sociale, puis grandit aussi vite que se succédaient les papes et les difficultés politiques et économiques. L'émergence des critiques, accompagnée du développement des expositions et de l'augmentation du nombre de marchands, conduisirent le mécénat à sa perte. Francis Haskell émet une réserve au constat négatif qu'il porte sur le mécénat de l'époque baroque. [...]
[...] Sites Internet www.polytechnique.fr consulté le 11 Février. CHARPENTRAT M.P, L'art baroque existe-t-il ? www.cndp.fr consulté le 11 Février. [...]
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