Arlette Auduc, agrégée d'histoire, conservateur du patrimoine, spécialisée en histoire de l'architecture, a préparé sous la direction de Jean-Michel Leniaud, une thèse sur le Service des Monuments historiques de 1830 à 1940.
Chaque fois qu'elle a publié un article dans une revue d'art ou une revue généraliste (Les gisants de Morionville, deux sculptures du XVe siècle, Histoire de l'art, no 40-41, mai 1998, p. 127-130 ; Une difficile construction d'église en banlieue : l'exemple de Sainte-Marthe des Quatre Chemins à Pantin (1874-1898), Revue d'histoire de l'Église de France, juillet-décembre 1999, p. 291-313, Le budget des Monuments historiques 1830-1920 : les moyens d'une politique de protection , LHA, n°3, Histoire du patrimoine, 1er semestre 2002 etc.), elle a été saluée pour son analyse rigoureuse et sa recherche poussée.
La loi de 1905 et le patrimoine, article paru dans la revue "Hommes et Migrations" de janvier 2006, s'inscrit dans sa réflexion concernant l'évolution des politiques de préservation du patrimoine et des structures mises en place à cette fin, plus particulièrement celle des Monuments Historiques. Dans cet article, Arlette Auduc retrace l'apparition de la notion de patrimoine culturel et de monument historique à travers l'établissement progressif d'un cadre normatif structurant le Service des Monuments Historiques.
[...] Cette loi intègre aussi de nouveaux champs patrimoniaux : fouilles archéologiques, monuments préhistoriques, etc. On n'en est plus uniquement aux seuls inventaires, autrefois seule arme du Service des Monuments Historiques : la France est dotée désormais d'un arsenal juridique pour la sauvegarde du patrimoine. Cependant cela reste théorique puisque les édifices encore sous le contrôle du Service des Edifices Diocésains continuent bien souvent à échapper à la commission des monuments historiques. C'est avec la loi de Séparation de 1905 que l'Administration des Cultes est supprimée : à la veille du vote de la loi, le Service des Monuments Historiques ne semble plus être en mesure de faire face à sa tâche du fait d'un important manque de moyens et de la multiplication des édifices à restaurer, avec la suppression de l'Administration des Cultes et le rattachement de son budget à celui du Service des Monuments Historiques, tout va changer pour ce dernier. [...]
[...] Ce passage du non cultuel au culturel est sous-jacent dans la loi de 1905 et pose les bases de la laïcité dans le domaine du patrimoine. Avec les lois de 1907 et 1909 le Service des Monuments Historiques se dote d'une administration centrale complexe, efficace et ayant un personnel important et qualifié à sa disposition bien loin de l'unique Inspecteur Général de 1830. Une nouvelle loi de protection est votée en 1913 et une caisse nationale des Monuments historiques créée qui pourra apporter un complément de ressources. [...]
[...] Cet article présente donc de manière très claire l'évolution qui a conduit à la mise en place d'un système institutionnel fiable et efficient permettant de protéger un patrimoine défini de façon large, et ce grâce à la loi de 1905. [...]
[...] Dorénavant, les édifices classés ne sont pas tous d'intérêt national puisque l'on trouve la présence de patrimoine contemporain. Il faut donc unifier la doctrine de restauration et désormais est considéré Monument Historique tout monument important et pas forcément d'intérêt national et ses alentours sont protégés. La séparation institutionnelle de l'Eglise et de l'Etat a été la source de nombreux changements dans notre société et A. Auduc l'a bien soulevé dans son article, en relevant la nécessaire adaptation normative et institutionnelle dont l'Etat a dû faire preuve afin de gérer au mieux son patrimoine ainsi étendu : le Service des Monuments Historiques en est une preuve éclatante dans sa forme actuelle, issue des lois de 1906 et 1907. [...]
[...] Jusqu'en 1876, ses moyens sont limités, mais l'objectif poursuivi est clairement affirmé : protéger les monuments revient à protéger l'histoire et aide à la construction d'une mémoire nationale, et cela sous l'égide de l'Etat. Avec Mallarmé, une véritable doctrine de restauration voit le jour, fondé sur le respect de l'intégrité des monuments et de leur style, conception en totale opposition avec celle adoptée par l'Administration des Cultes qui voit en priorité le confort et la praticité de l'aménagement des édifices de cultes. Les Monuments Historiques réclament que les édifices de culte classés relèvent de sa seule autorité, et ce pour des facilités de gestion et pour une unité de doctrine. [...]
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