Historien et historien de l'art, Laurent Gervereau est actuellement président de l'Institut des images et du Réseau des musées de l'Europe. Il a toujours travaillé en mêlant histoire et culture, puisqu'il a par exemple été directeur du Musée d'histoire contemporaine de la BDIC et du Musée du Cinéma Henri Langlois, tout en organisant de nombreuses expositions. De fait, il s'est intéressé de près à l'analyse des images qui est devenue sa spécialité, notamment pour ce qui concerne les images de propagande.
Autopsie d'un chef-d'œuvre. Guernica, réunit ces deux facettes de son travail. Plus exactement, ce livre est en quelque sorte, selon l'auteur lui-même, l'application de son ouvrage précédent: Voir, comprendre, analyser les images. Dans ce livre, Laurent Gervereau propose une grille d'analyse en trois phases pour étudier une œuvre. Première phase : décrire. Cette étape permet de donner une assise factuelle et prend en compte la technique, la stylistique et la thématique de l'œuvre. Deuxième phase: étudier le contexte. En amont, il s'agit de déterminer les origines du processus de production et les conditions techniques de sa réalisation, en se référant à l'image, à l'auteur et au contexte plus général de la société de l'époque. En aval, il faut prendre en compte les modes de diffusion contemporains puis postérieurs de l'œuvre. Troisième phase: récapituler les interprétations initiales et ultérieures avant de faire un bilan et une appréciation personnels. C'est bien cette grille d'analyse qu'applique Laurent Gervereau dans ce livre, comme il l'écrit lui-même : « Dans un premier temps, elle partira d'éléments purement descriptifs avant de s'attacher au contexte historique et biographique. Une partie entière sera ensuite consacrée à une étude thématique comparatiste [il s'agit d'envisager les héritages, aussi bien picturaux que médiatiques, qui ont pu influencer Picasso au moment de la composition de Guernica]. Enfin, seront évoqués l'impact, la réception de l'œuvre avant une récapitulation générale des éléments pour un travail d'interprétation. »
[...] Il les date et les numérote très précisément [ ] La toile est achevée en juin. - toile d'histoire : réf au Massacre des Innocents de Nicolas Poussin, tête du guerrier tirée de l'Apocalypse de Saint-Sever, Marie-Thérèse avec son profil grec et portant la lumière fait réf à la Minotauromachie. - toile accusatrice : contexte de guerre de l'information depuis la Première GM, destinée à dénoncer les atrocités de l'ennemi. Ces atrocités sont la matière des représentations pacifistes. Rôle de Goya : modèle d'allégorie fantastique façonnée à partir d'éléments pris dans le quotidien. [...]
[...] Qu'ils comprennent surtout que l'artiste œuvre par nécessité : qu'il est, lui aussi, un infime élément du monde, auquel il ne faudrait pas prêter plus d'importance qu'à tant de choses de la nature qui nous charment, mais que nous ne nous expliquons pas. Ceux qui cherchent à expliquer un tableau font la plupart du temps fausse route. Conversation avec Picasso Par Chrsitian Zervos, Cahiers d'art p à 15 : SOIT Auteur y explique choix de cette étude. L'option consiste en effet à se pencher sur un objet de la catégorie de ce que les Occidentaux qualifient d'artistique, c'est-à-dire réalisé sans utilité véritable autre que la délectation du spectateur. Dans une telle catégorie fut sélectionnée une toile peinte figurative récente et célèbre. [...]
[...] Plus tard, l'ampoule pourra être vue comme la destruction atomique. EPILOGUE Picasso conçoit sa peinture comme il rédige. Datée, numérotée, défi au temps, c'est un journal de bord de ses affects. Il y met son humour et ses psychodrames. Il établit un lien intense entre le passé, l'art, l'actualité et des détails de son quotidien. Laurent Gervereau. Le musée, source ou moteur de recherche ? Vingtième siècle, no 72, 2001/4, p à 131. [...]
[...] - Veut comprendre les raisons de cette indifférence, d'autant qu'il aime Picasso et autres des ses œuvres. - Peinture d'histoire. Cette guerre réveille indiscutablement des échos forts Plan : Analyse faite selon grille d'analyse présentée dans on ouvrage Voir, comprendre, analyser les images. Dans un premier temps, elle partira d'éléments purement descriptifs avant de s'attacher au contexte historique et biographique. Une partie entière sera ensuite consacrée à une étude thématique comparatiste. Enfin, seront évoqués l'impact, la réception de l'œuvre avant une récapitulation générale des éléments pour un travail d'interprétation. [...]
[...] Avant d'enter précisément dans le cœur historique de l'ouvrage et des interprétations qui y sont liées, il importe de passer par la phase de description, éminemment importante pour savoir de quoi on parle. Cette toile, n'est ni signée, ni datée. Son titre est Guernica. Elle a un grand format (349 x 776 cm) choisi en fonction de la taille de l'atelier, du panneau auquel elle était destinée, et d'un choix de proportions. Elle a été peinte au Ripolin mat et présente encore des coulures. [...]
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