Sciences humaines et arts, Sociologie des Arts, Bruno Péquignot, professions artistiques, marché de l'art, place des oeuvres dans la vie sociale, légitimation des arts, institutions culturelles
Bruno 11 commence par poser le fait que l'art soit une pratique sociale, mais il se demande si elle est entièrement comme les autres.
Il revient à la philosophie des origines, qui possédait des critères esthétiques pour distinguer l'art du non-art, pour souligner que de tels critères ne sont plus d'actualité dans le domaine artistique. Ce qui sous-tendait cette philosophie était bien entendu l'idéalisation de l'artiste en créateur qui a fait que pendant longtemps et jusqu'à peu de temps, on parlait peu de la possible dimension non esthétique (politique, économique, sociale...) de l'art. C'est aussi pour cette raison que la sociologie s'est longtemps tenue à l'écart de l'art. Or les travaux de Becker ou de Bourdieu mettent en avant que l'activité artistique est toujours une pratique collective. Dès lors, la sociologie ayant pour but la connaissance des processus sociaux (donc ayant trait au collectif), le champ de l'art paraît s'y accorder parfaitement.
[...] Autre forme de rejet : par l'agression de l'œuvre. Exemples récents (non cités par Péquignot) : en avril 2011, deux photographies de l'artiste américain Andres Serrano, dont une représentant un crucifix trempé dans l'urine du Christ, ont été détruites dans les locaux de la collection d'art contemporain Yvon Lambert à Avignon, à l'aide d'un marteau et d'un pic à glace. Plus récemment, « l'affaire Castelluci » : oppositions violentes de catholiques intégristes au spectacle « Sur le concept du visage du fils de Dieu » en interrompant le spectacle par des prières ou des sifflements, mais aussi, et il est intéressant de le remarquer ici, par l'attaque sur le public : œufs, huile jetés sur lui. [...]
[...] (essentiellement conflictuel pour Bourdieu ; coopératif pour Becker) II/ Le marché La situation des artistes est dépendante du marché, particulièrement du marché international. L. Rudolf (organisateur de foires internationales d'art contemporain) dans un entretien pour Libération : « Aujourd'hui, c'est le marché qui fait les artistes ». (Lieu d'échange de biens. • Deux marchés principaux au sein du marché de la peinture : Mode de distribution qui s'appuie sur des types de peinture : - des « chromos » (peintures de paysages) [« infra-artistique »] - peinture classique (auteurs morts) = valeurs sûres du marché - art vivant/ contemporain = plus aléatoire et spéculatif (sans critères prédéfinis) Mode de distribution selon une différentiation géographiques : les marchés différents entre les valeurs sûres locales et les innovations esthétiques des grandes villes. [...]
[...] (échangent du capital économique contre du capital symbolique. Les Acheteurs publics (institutions collectives), comme l'Etat, la région ou certaines institutions. Concerne surtout des œuvres historiques ou attachées à un lieu spécifique. Obligation de l'Etat, lors de chaque construction d'un bâtiment public, d'acheter une Existence importante des FRAC (fonds régionaux d'art contemporain) pour l'art vivant. Les artistes (débutants et « cotés ») : leur valeur symbolique dépend fortement des ventes aux enchères comme Christie's ou Drouot. >1981 : La politique de Jacques Lang stimule le rôle de l'Etat et des collectivités locales dans l'achat d'œuvres, et s'accompagne d'une distinction entre les œuvres réalisées pour les musées et celles faites pour un marché plus classique. [...]
[...] A ses origines plutôt conçue comme devant se démarquer des historiens ou des philosophes (donc définie en négatif), on pourrait parler ici d'une légitimation acquise par la sociologie des arts grâce à une richesse de corpus de recherche et une institutionnalisation rigoureuse. [...]
[...] Une innovation institutionnelle française a aussi été de contraindre les entreprises de télévision à verser de leur taxe au cinéma français avec obligation d'investir au moins de leur chiffre d'affaire dans le cinéma européen. • Il faut enfin prendre en compte la dimension internationale de la politique culturelle française avec notamment le réseau des Centres culturels français. Travail conjoint du ministère des affaires étrangères et du ministère de la culture : promouvoir les artistes français et leurs œuvres à l'étranger également. Les arts sont considérés comme une « marque de fabrique de la qualité française », si bien qu'ils sont soutenus dans leurs prétentions internationales. III/ L'art, une affaire privée ? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture