Fiche de lecture de l'ouvrage Le Petit livre des couleurs de Michel Pastoureau. On y trouve une description des symboliques associées à chaque couleur, ainsi que leur évolution au cours de l'histoire.
[...] L'orange symbolise la chaleur, la joie et la santé. Le rose évoque la tendresse, la féminité et la douceur à partir du romantisme au XVIIIème siècle. Le marron évoque la saleté, la pauvreté et la brutalité. Le gris est à part, il se rapproche plus d'une vraie couleur (il n'a pas de référent) ; pour Goethe, le gris était une couleur « moyenne » qui réunissait toutes les autres. Les nuances et nuances de nuances ne sont pas porteuses de symboles et n'ont qu'une signification esthétique ; l'œil peut distinguer jusqu'à 180-200 nuances de couleurs. [...]
[...] Le bleu est réhabilité à partir des XIIème et XIIIème siècles. Cela est dû d'une part à un changement des idées religieuses : la Vierge devient le principal agent de promotion du bleu. La couleur devient un enjeu religieux (la couleur est considérée comme lumière, donc relevant du divin, face à la perception de la couleur comme matière qui doit donc être rejetée). D'autre part, on cherche à hiérarchiser les individus en leur donnant des codes de reconnaissance : il faut une plus grande variété de couleurs pour refléter la diversité de la société, donc on passe d'un système à 3 couleurs de base à un système à 6 couleurs. [...]
[...] L'association du vert et de la nature est tardive en Occident : elle ne se fait qu'à partir de l'époque romantique. Le jaune Au Moyen-Age, le jaune prend une valeur négative par comparaison à l'or, qui est vu comme la couleur qui brille, éclaire, réchauffe. Le jaune, ainsi dépossédé de sa part positive, est devenu une couleur éteinte, mate, triste. Il devient la couleur de la trahison, de la tromperie. L'utilisation du jaune régresse au cours des XVIème et XVIIème siècles, il n'est presque plus utilisé que pour la représentation des traîtres ; cette dépréciation perdure jusqu'aux impressionnistes. [...]
[...] Ainsi, à force d'être omniprésent et consensuel, le bleu est redevenu une couleur discrète. Le rouge Le rouge peut être considéré comme l'archétype de la couleur, ce qui l'exprime le mieux. Par exemple, en latin « coloratus » signifie à la fois « rouge » et « coloré ». Le rouge renvoie au feu et au sang ; le christianisme primitif lui attribue donc des significations à la fois positives et négatives (le feu évoque la vie mais aussi l'enfer, le sang renvoie à celui versé par le Christ mais aussi aux crimes). [...]
[...] Etant également le symbole de la lumière divine, les souverains ont souvent adopté la couleur blanche pour montrer qu'ils tiennent leur autorité du pouvoir divin. Comme le blanc évoque le commencement des temps, la lumière primordiale et la transcendance, il s'agit également de la couleur des spectres et apparitions. Le vert Jusqu'au XVIIème siècle, le vert a un caractère transgressif et turbulent. Le vert marque la fusion de la technique et de la symbolique : avant, il s'agissait d'une couleur chimiquement instable, donc sa symbolique s'est presque entièrement organisée autour de cette notion, il représente tout ce qui bouge, change, varie. [...]
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