Fiche de lecture de l'ouvrage Noir de Michel Pastoureau. Il retrace l'histoire de la couleur noir et des symboliques qui lui sont associées, du Moyen Age à nos jours.
[...] C'est à cette époque que le noir devient définitivement la couleur du deuil. On assiste également à un retour des croyances et superstitions accordant une grande place au Diable : suite à la multiplication des affaires de sorcellerie dans la période 1550-1660, on lutte contre les comportements jugés hérétiques ou démoniaques. Les superstitions sont diffusées par l'imprimerie (recueils de recettes, traités de démonologie). Le noir occupe une place très importante dans ces croyances : le sabbat se déroule de nuit, les sorcières sont vêtues de noir, le diable et ses créatures sont noirs, on parle de « messes noires » au cours des sabbats. [...]
[...] Poétique de la mélancolie Le romantisme marque le retour du noir. Un nouveau rapport à la nature se développe dans la seconde moitié du XVIIIème siècle : la nature est conçue comme un lieu de repos et de méditation, on lui donne une nouvelle valeur métaphysique (Dieu se manifeste à travers la nature) ; le vert devient alors très important. On assiste également à une « vogue du bleu romantique » qui évoque le rêve (cf l'habit bleu de Werther de Goethe). [...]
[...] Ce travail du temps fait partie des recherches de l'historien : la réalité historique n'est pas seulement ce qu'elle a été dans son état premier, mais aussi ce que le temps en a fait. Dans la palette du diable : Xème-XIIIème siècle A cette époque, le noir a une dimension négative ; l'époque féodale est en Occident la grande époque du « mauvais noir ». Le noir est perçu comme une couleur sinistre et mortifère. Le diable et ses images La figure du diable apparaît en art à partir du milieu du XIème siècle avec l'art roman. [...]
[...] Rien n'est noir, rien n'est gris. ») Une couleur moderne Le noir retrouve son statut de couleur à partir du début du XXème siècle, surtout grâce à l'abstraction après la Ière Guerre Mondiale. Soulages consacre au noir la quasi-totalité de son œuvre ; le geste du peintre prend alors une importance considérable car il détermine comment la matière étalée sur la toile devient une forme. Il passe à « l'outrenoir » dans les années 1975-1980, qui est un « au-delà du noir ». [...]
[...] La guerre faite aux couleurs Avec l'imprimerie, le noir et le blanc deviennent des non-couleurs. Les morales protestantes ont une grande influence sur cette perception : elles mettent en place des usages et des codes presque exclusivement construits autour du noir, du gris et du blanc. On parle de chronoclasme, une véritable guerre est faite aux couleurs vives ou trop voyantes ; la couleur est supprimée dans les temples. Le XVIIème : un siècle très sombre Le XVIIème siècle est un siècle marqué par l'intolérance, le despotisme, la misère, les guerres et les conflits religieux, la crise économique ; la mort est donc omniprésente. [...]
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