Fiche de lecture de l'ouvrage La Naissance de l'art romantique par l'historien de l'art Pierre Wat
Théorie sur la naissance et le développement du romantisme en Europe
[...] La peinture de paysage doit alors raconter l'histoire du monde, c'est-à-dire « rendre visible et compréhensible la façon dont la matière, sous son apparente inertie, est sans cesse en travail. » oo David d'Angers parle de « tragédie du paysage » pour décrire Le Moine au bord de la mer de Friedrich. La tragédie réside dans la subversion de la hiérarchie des genres : le Retable de Tetschen affirme que l'histoire en tant que genre est morte. La notion même de genre se trouve abolie : selon Friedrich, « le divin est partout. [...]
[...] Cette subversion se fait par les moyens mêmes que fournit la théorie classique des genres. oo Constable substitue à l'histoire née des conflits humains l'histoire née du conflit des éléments naturels, il s'agit d'histoire naturelle plutôt que de paysage. L'histoire ne disparaît pas au profit du paysage : c'est quand l'histoire n'existe plus que sous forme de traces qu'elle devient le sujet idéal de la peinture de paysage romantique : les ruines sont une histoire transformée en paysage : l'histoire est présente sous la végétation qui la recouvre et la transforme en paysage. [...]
[...] Blake rejette ce monde matériel pour se tourner vers un monde spirituel. Il affirme la supériorité de l'intuition spirituelle face à l'analyse et à la démonstration rationnelles. Le véritable réel est un monde qui va au-delà de nos sens, donc non mesurable. oo Le Traité des couleurs de Goethe s'oppose à la théorie newtonienne selon laquelle la lumière est composée et les couleurs simples : pour lui, les couleurs naissent de la combinaison dynamique de l'ombre et de la lumière. [...]
[...] La nouvelle théorie de l'imitation romantique se fonde sur l'unité entre nature, artiste et peinture. oo Pour Friedrich et Constable, nuages et brume sont le symbole de l'infini. C'est l'observation scientifique des nuages qui permet à Constable d'apprendre à voir la nature comme un symbole : « Observer c'est, pour Constable, saisir les liens indissolubles qui unissent les différentes parties d'un même phénomène en tout organique. » La science permet d'imiter la nature en respectant sa part de mystère. Pour Friedrich, la neige est semblable à un voile posé sur le monde visible. [...]
[...] oo La « peinture du rien » est le fruit d'un certain type d'apprentissage : Lawrence Gowing parle de « désapprentissage » à propos de Turner. Turner s'est volontairement écarté des normes qu'il avait apprises car elles étaient un obstacle. Selon Novalis, « la connaissance est un moyen de retourner à la non-connaissance. » Ainsi, « apprendre le rien » consiste à désapprendre les leçons du néoclassicisme. oo La sensibilité romantique consiste à voir le chaos permanent qui se cache sous l'ordre apparent des choses. [...]
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