Emmanuelle Loyer est un spécialiste de l'histoire des intellectuels en France. Sa formation à l'Ecole Normale Supérieure de Fontenay Saint-Cloud l'a conduite à la rédaction d'une thèse intitulée : Le théâtre citoyen de Jean Vilar : une utopie d'après-guerre, publiée en 1997. Dès le départ Emmanuelle Loyer se spécialise dans l'histoire culturelle associée à une réflexion sur l'engagement politique au sens large : rien d'étonnant à ce qu'elle se consacre donc par la suite à une étude sur les intellectuels et artistes français. Elle a d'ailleurs contribué à de nombreux ouvrages sur l'histoire culturelle et plus particulièrement l'histoire des représentations et des intellectuels.
Qui plus est, ce livre sur les artistes et intellectuels français en exil aux Etats-Unis (et plus particulièrement à New York) est le résultat d'une réflexion plus longue que Mme Loyer a développé tout au long de sa carrière. En dehors de sa participation à des manuels et des ouvrages collectifs, elle a consacré ses recherches sur les relations franco-américaines et les influences réciproques dans le domaine de la culture. On peut citer de nombreux exemples de ce souci constant d'éclairer les implications culturelles mais aussi sociales et politiques de ces échanges. Fin 2000, elle a consacré un article coécrit avec François Chaubet sur le rôle de l'Ecole Libre des Hautes Etudes dont elle reprend les apports dans le présent ouvrage. En 2001, elle a également écrit un article sur l'accueil des universitaires au début de la guerre et au rôle de la Fondation Rockefeller durant cette période tourmentée. De même son chapitre consacré à « l'Office of War Information » reprend pour beaucoup les développements de son article sur la radio « Voice of America » qui a été publié en 2003.
[...] Le cas des artistes surréalistes est également intéressant. Malgré une réelle diversité, c'est le seul groupe qui a tenté de rester cohérent, sous la houlette d'André Breton. Réticent au départ de France, rejetant l'argumentaire patriotique dans les justifications de l'exil, la perspective de la liberté artistique l'a finalement emporté. Mais le groupe s'est vite fractionné, entre peintres couronnés de succès et poète dans le besoin, entre acceptation ou refus des caractéristiques modernes du marché de l'art aux Etats-Unis. Malgré l'aide de nombreux Américains parfois influents (comme Peggy Guggenheim) et le lancement d'une revue les surréalistes radicaux ne se seront pas engagés dans les débats politiques new-yorkais. [...]
[...] Les reportages faisaient état des progressions de la guerre militaire et économique. Les chroniqueurs français, véritable regroupement d'intellectuels de premier ordre, eurent une mission délicate, puisqu'il devait rendre compte d'agissements du gouvernement américain qui avait encore des relations diplomatiques avec Vichy, qui tergiversait dans le rôle à accorder à De Gaulle, etc. Maritain commença par ces ondes à créer l'idée d'une France résistante et à préparer un après-guerre en collaboration avec les Etats-Unis. Participer à l'OSS était une autre forme de résistance extérieure. [...]
[...] Dans le contexte nouveau de guerre froide, l'attitude envers les Etats-Unis est ambiguë et l'acceptation de son hégémonie culturelle (véritable arme de propagande) délicate. Commentaire et critique Il est toujours délicat de faire une histoire des intellectuels et des artistes, étant donné les deux écueils qui se font face. Il faut éviter d'une part la tentation biographique qui entraînerait une histoire des biographies des intellectuels. Il faut également se garder de la tentation de généralisation à outrance des positions de certains groupes en leur prêtant une seule voix quand la réalité historique est bien plus complexe. [...]
[...] Intellectuels et artistes français en exil (1940-1947)" d'Emmanuelle Loyer Présentation de l'ouvrage dans la bibliographie de l'auteur Emmanuelle Loyer est une spécialiste de l'histoire des intellectuels en France. Sa formation à l'École Normale Supérieure de Fontenay Saint- Cloud l'a conduite à la rédaction d'une thèse intitulée : Le théâtre citoyen de Jean Vilar : une utopie d'après-guerre, publiée en 1997 Dès le départ Emmanuelle Loyer se spécialise dans l'histoire culturelle associée à une réflexion sur l'engagement politique au sens large : rien d'étonnant à ce qu'elle se consacre donc par la suite à une étude sur les intellectuels et artistes français. [...]
[...] Si bien que des filières au départ officielles ont pu devenir illégales (comme la filière Fry à Marseille). L'arrivée à New York n'a pas eu une signification univoque pour ces exilés. Leur implantation a pu être plus ou moins agréable et leur intégration plus ou moins achevée. Mais dans tous les cas ils devaient produire un discours identitaire pour redéfinir leur personne en fonction de cette situation inédite. Il leur fallait se situer par rapport aux émigrés de longue date et recréer dans New York un environnement de vie familier. [...]
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