Thomas n'est jamais nommé dans le film, il est « le photographe », l'artiste fasciné par le pouvoir de l'image. Son appareil constamment à portée, il semble envisager le monde au travers de son objectif. Il existe chez lui une démarche commerciale et une démarche artistique, créatrice. Contrairement à Cortázar, Antonioni présente le photographe dans son milieu professionnel avant de raconter son aventure.
La photographie pourrait remplacer les défaillances de l'acte narratif, telle serait l'idéal de Roberto Michel. Elle recèlerait un autre pouvoir, celle de raconter au mieux, peut-être au plus près de la réalité.
Quel rôle joue la photo dans le livre de Cortázar "Les fils de la vierge" et l'adaptation au cinéma dans le film "Blow up" par Antonioni ?
[...] Le spectateur comprend ainsi cette séquence, celle où Thomas entre dans l'atelier de Bill, son ami peintre. Il est attiré par un tableau qui représente d'innombrables petits point colorés : quand je les fais, commente son ami, ils ne me disent rien. Un véritable désastre. Mais un peu plus tard je trouve une chose à laquelle m'attacher, et alors tout devient facile. C'est comme si je trouvais la clé dans un roman policier Bill lui explique le secret de la création artistique. [...]
[...] Cortázar, "Les fils de la vierge" et Antonioni, "Blow up" - le rôle de la photographie 1. Le but de la photographie pour les deux personnages A. La photo comme possession Blow up Thomas n'est jamais nommé dans le film, il est le photographe l'artiste fasciné par le pouvoir de l'image. Son appareil constamment à portée, il semble envisager le monde au travers de son objectif. Il existe chez lui une démarche commerciale et une démarche artistique, créatrice. Contrairement à Cortazar, Antonioni présente le photographe dans son milieu professionnel avant de raconter son aventure. [...]
[...] Thomas est le prototype des photographes de mode qui considèrent le modèle comme un objet. Si les corps entrent en relation c'est par le moyen photographique, moyen de rompre l'incommunicabilité permanente. Pendant la séance de pose en studio avec Verushka, Thomas se conduit en manipulateur désireux de façonner à sa guise la séance de pose. Il s'investit physiquement et entretient un simulacre de séduction dans une sorte de ballet érotique pour obtenir le résultat qu'il cherche, l'appareil devenant presque un substitut phallique. [...]
[...] Comment alors trouver une métaphore plus percutante de notre comportement ambivalent envers le médium photographique dont nous attendons toujours qu'il nous invente un nouveau monde tout en ne nous apportant pas la preuve de l'existence des choses ? 2. La réalité renversée Les Fils de la vierge Les Fils de la vierge donne une vision fantastique, plus dramatique et tragique. Roberto Michel est un moraliste, un puritain qui a ses principes. Cortazar s'intéresse plus qu'Antonioni au rapport psychologique et moral entre le photographe et le couple. Le thème de la nouvelle semble être la découverte de l'immanence du mal. Mais quel est ce mal qui corrompt ? [...]
[...] La photo comme formation et arme contre le néant Les fils de la vierge La photographie pourrait remplacer les défaillances de l'acte narratif, telle serait l'idéal de Roberto Michel. Elle recèlerait un autre pouvoir, celle de raconter au mieux, peut-être au plus près de la réalité : il se pourrait bien qu'une machine (le Contax) en sache plus long sur une autre machine que moi, que toi Roberto Michel se présente comme un photographe, un photographe amateur à ses moments perdus Il tient tout au long du récit des commentaires sur l'image et la photographie. [...]
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