Nous nous demanderons si l'art pouvait constituer un bon investissement. Il apparaît que les investisseurs y ont cru, et que par conséquent l'anticipation s'était auto-réalisée dans les années 80, mais que l'explosion de cette bulle spéculative avait relativisé cette croyance. L'investissement en art reste, en effet, de manière générale moins rentable que les investissements financiers, en raison de frais d'entretien des actifs artistiques, de la circulation relativement faible de ces derniers et de la multitude des critères irrationnels à prendre en considération pour attiser le désir des acheteurs potentiels. La différence de surplus entre ces deux types d'investissements (artistiques et financiers) constitue le prix du plaisir de la détention qui relève d'un fétichisme de la marchandise, la valeur de cette dernière n'étant elle-même que fonction de son prix, ce qui relève cette fois-ci d'un fétichisme de la valeur.
[...] Les achats d'un fonds d'investissement n'ont pas d'âme et les acheteurs sont donc de plus en plus méfiants. Deuxième partie : Internationalisation, mondialisation, globalisation. Marché de l'art contemporain international et monde de l'art contemporain international Alors que l'art ancien fait l'objet d'un consensus (la cote des différentes œuvres évolue plus ou moins comme celle de l'ensemble du marché), l'art contemporain est fortement soumis au règne de l'incertitude. Les valeurs s'instaurent selon un double mode : le marché révèle les préférences du moment et vient ratifier les palmarès en vigueur ; le monde institutionnel de l'art (musées, centres d'art et biennales) élabore des classements qui vont distinguer les artistes dignes d'attention. [...]
[...] Une des caractéristiques des périodes de spéculation intense est l'accélération de la rotation des biens qui changent facilement de mains et, corrélativement la diminution de la durée de détention des oeuvres. Bulle spéculative des années 80 : explosion puis effondrement du marché de l'art, alimentée par un nouveau mode de financement du marché avec le développement de facilités financières spécifiques (tentation pour les maisons de vente de financer et, donc, d'une certaine façon de " monter leurs records de prix) et l'intervention des banques (en France du moins, des banques ont octroyé des crédits pour amener certains opérateurs à acheter pour revendre immédiatement en vente publique). [...]
[...] Comment l'acheteur peut-il accepter une perte de rentabilité de son capital par rapport à un placement identique sur le marché financier ? d'une part à cause du manque de lisibilité du marché de l'art ; d'autre part parce qu'il existe un prix à payer pour satisfaire le plaisir de détention, lui-même générateur d'une certaine rentabilité (honorabilité) sociale. Ainsi, rentabilité sociale + rentabilité sur la marché de l'art = rentabilité sur le marché financier. 1ère partie, grand Un marché mondial en voie de globalisation Il n'existe pas d'indice fiable qui soit l'équivalent du CAC 40 ou du Dow Jones pour le marché de l'art. [...]
[...] L'art peut-il être un bon investissement ? Préambule + La cote de l'œuvre dématérialisée Le marché de l'art paradoxal : la communication relative à l'œuvre se fait non pas sur la réalisation d'une bonne affaire par l'acheteur, mais autour du fait que ce dernier aura payer un maximum afin d'obtenir l'objet de son désir. Le prix excessif justifie de manière rétroactive la qualité de l'œuvre. Les objets d'art sont uniques et donc difficile à évaluer : le prix d'équilibre de leur vente relève beaucoup du hasards. [...]
[...] Pour Warhol, l'ultime étalon en art, c'est l'argent qu'on est prêt à débourser pour obtenir la pièce. Il exprime ainsi le fétichisme de la valeur davantage que pour l'œuvre elle- même. Si un art non pertinent est vendu pour des sommes colossales, cela tend à faire penser que l'argent n'est pas grand-chose. La vente aux enchères sur le modèle Sotherby's ou Christie's, pur produit de la société capitaliste, a donc accouché d'un système qui rend dérisoire l'argent. Le marché de l'art correspond à une construction de l'esprit qui pourrait finir par devenir une œuvre d'art elle-même. [...]
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