Richard Shusterman commence par définir les deux différentes écoles de philosophie que sont la philosophie analytique et le pragmatisme. La première a éclipsé la seconde, et a dominé l'esthétique anglo-américaine.
Le projet que Shusterman affirme par ces définitions est d'expliquer pourquoi il éprouve la nécessité de proposer une esthétique pragmatiste actualisée.
La prédominance de l'analytique sur le pragmatiste s'explique tout d'abord par son programme à forte tendance scientifique quand « le pragmatisme ne voit pas dans la philosophie scientifique ce en quoi la philosophie devrait se résoudre ».
Pour Dewey, dont l'esthétique pragmatiste sert de base à l'étude de Shusterman, l'important est de « retrouver une continuité entre l'expérience esthétique et les processus normaux de la vie ». Il insiste également sur la nécessité pour le public de l'œuvre d'art de s'engager, de vivre pleinement et activement l'expérience esthétique afin de transformer un objet en réelle œuvre d'art.
La philosophie analytique voit dans la beauté une fin en soi, dont la gratuité confère le statut « de l'art pour l'art ». Dewey, au contraire, insiste sur la fonctionnalité de l'art dont le but est la justification de l'existence, rendre « ce monde et notre présence en ce monde plus signifiants et plus tolérables »
[...] La chanson soulève alors des questions profondément philosophiques sur la nature de la vérité et de l'art et sur leurs sources d'autorité (p.210). Nombreuses sont également les subtilités sémantiques, les connotations. On peut également trouver un jeu sur les ambiguïtés, un recyclage d'un art plus vieux (le jazz) en art nouveau (le rap). Tout ceci concourt à faire du rap un art. Le contenu de la chanson est également éminemment philosophique. Le texte se joue des clichés culturels pour leur donner un sens nouveau. [...]
[...] Il définit cette expérience comme un épisode remarquable l'interaction d'un organisme avec son environnement (p. 51). L'esthétique analytique y voit plutôt quelque chose d'éphémère, de frivole, donc loin de tout élément cognitif ou spirituel. Dewey, lui, insiste sur le besoin de plaisir car la satisfaction émotionnelle et sensuelle est la recherche effectuée par tout individu. La non stabilité de l'expérience lui parait essentielle, soulignant le fait qu'elle diffère en fonction des personnes, des moments, etc. Chapitre 2 L'art et la théorie entre expérience et pratique Tout d'abord est posé le problème de définition de l'art. [...]
[...] En effet, il est vrai que le jazz et par conséquent le rap trouvent leurs origines dans l'esclavage. Mais je pense que certains aspects qu'il démontre à travers l'étude d'une chanson sont applicables pour d'autres chansons, provenant d'autres pays où l'esclavage n'a pas eu la même importance qu'aux Etats-Unis, ou à d'autres genres de musique par exemple. Je ne crois pas qu'on puisse affirmer qu'un langage ayant des significations plurielles le doive uniquement à ses origines historiques. J'ai cependant éprouvé quelques difficultés à comprendre la totalité du livre. [...]
[...] •L'art populaire est souvent défendu en proposant ses défauts comme des circonstances atténuantes. Au lieu de démontrer la validité esthétique de l'art populaire, ses défenseurs tentent plutôt de démontrer pourquoi il est inférieur quand même au grand art. De cette façon, Gans prend pour inférieures les classes socio-économiques défavorisées. L'art populaire serait bon, mais pour ceux qui n'ont pas accès au mieux qu'est le grand art. Ceci perpétue le mythe de pauvreté esthétique les critiques qu'elle combat ont mis en place (p.141). [...]
[...] Mais la défense de l'art populaire est rendue difficile par divers facteurs. Tout d'abord, pour pouvoir répondre aux attaques, la défense doit se porter plus ou moins sur le territoire ennemi (p.139). Ensuite, les défauts de cet art sont considérés plutôt comme des circonstances atténuantes (et donc comme responsables d'une éventuelle illégitimité artistique) afin d'excuser son côté inférieur par rapport au grand art. De plus, l'art populaire est souvent considéré à travers ses productions les plus médiocres lorsqu'on prend pour exemple dans le grand art uniquement les œuvres de génies. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture