« Selon mon étrange point de vue, j'ai même été quelque peu subversif, quoique d'une manière qui s'écarte des normes établies de l'art et de la critique contemporains (…) Je suis convaincu que si le nu apollinien cessait d'obéir aux règles de l'art académique, il ne pourrait pas être conçu ou traité en tant que forme irréconciliable avec un érotisme ouvert qui tend parfois à la pornographie. Voilà, selon moi, le statut actuel d'un sujet qui pourrait bien avoir dominé tous les autres dans l'aventure humaine de l'art : le nu ». Alair Gomes nous livre ici son sentiment par rapport à son oeuvre et au contexte qui l'entoure. Et c'est cette affirmation
même qui m'a fait choisir ce livre.
D'une part, car il se présente comme quelqu'un de « quelque peu subversif », et que je m'intéresse fortement à ce qui est à la limite de ce que veut bien accepter la société comme norme. D'autre part, car il met le doigt sur le fait qu'une photo non académique ne peut être traitée comme artistique, ce qui pose le problème des conventions imposées. Et enfin car il s'intéresse à un sujet qui me passionne et qui « a dominé tous les autres dans l'aventure
humaine de l'art » : le nu.
Ce livre présente donc un intérêt puisqu'il me permettra de comprendre l'état d'esprit de l'artiste par rapport à son oeuvre. De plus, il s'agit d'un livre récent puisque son impression date de 2001 à l'occasion d'une exposition sur Alair Gomes organisée avec le soutien de la Fondation Cartier pour l'art contemporain. Il reste également d'actualité puisque se pose toujours la question de la frontière entre nu artistique et nu pornographique dans notre société
actuelle.
Nous verrons dans une première partie comment se constitue ce livre, puis nous nous intéresserons à la personnalité de l'artiste dans une deuxième partie, pour finir dans une troisième partie sur l'oeuvre que nous essaierons de détailler et d'analyser.
[...] De plus, il s'agit d'un livre récent puisque son impression date de 2001 à l'occasion d'une exposition sur Alair Gomes organisée avec le soutien de la Fondation Cartier pour l'art contemporain. Il reste également d'actualité puisque se pose toujours la question de la frontière entre nu artistique et nu pornographique dans notre société actuelle. Nous verrons dans une première partie comment se constitue ce livre, puis nous nous intéresserons à la personnalité de l'artiste dans une deuxième partie, pour finir dans une troisième partie sur l'œuvre que nous essaierons de détailler et d'analyser Alair Gomes, Rio de Janeiro, février 1983. [...]
[...] De la sublimation au sublime : un récit biographique sur Alair Gomes. Les garçons font de la musique. L'exposition Alair Gomes est organisée avec le soutien de la Fondation Cartier pour l'art contemporain, placée sous l'égide de la Fondation de France, et avec le parrainage de la société Cartier. C'est pour cette raison que la Fondation Cartier a consacrée ce livre a cet artiste qui a été imprimé en mars 2001 par l'imprimerie Le Govic à Nantes pour le compte de la Fondation Cartier et des Editions Actes Sud. [...]
[...] 5th Movement, Finale: n°1734. Collection Alair Gomes Fondaçao Biblioteca Nacional, Rio de Janeiro. [...]
[...] Ce dictat s'applique en réalité à tout objet représenté, et pas seulement au nu. Dans la plupart des cercles artistiques, il s'est imposé au point de mettre en échec la modernité inhérente au support photographique Voir photo de l'artiste en annexe. A partir des années 70, ce philosophe et critique d'art, s'est exclusivement consacré à l'élaboration d'une œuvre photographique incomparable. Immense tableau érotique dédié à la beauté et à la nudité du corps masculin, ces images volées sur la plage de Rio de Janeiro ou prises dans son appartement d'Ipanema, puis longuement retravaillées et organisées en séquence selon un rythme, dessinent une fresque exceptionnelle. [...]
[...] Mais dans ce cas, une condition supplémentaire, qui ressemble à s'y méprendre à un commandement, doit aussi être remplie : le sexe masculin ne sera pas en érection. Le nu artistique doit avoir un phallus mou. Par cette explication, il classe le travail sur le nu masculin en trois catégories distinctes. La première est purement et simplement pornographique. La dernière est une catégorie artistique sous pretexte du respect de certaines normes établies. Il situe d'ailleurs son œuvre, à l'aide de sa propre catégorisation : Inutile donc d'essayer de faire passer mes photos pour de l'art contemporain, hélas ! [...]
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