Oeuvres africaines, littérature africaine, Jacques Chevrier, colonisateur, littérature d’assimilation, idéologie coloniale
A propos du rôle de l'écrivain dans la société, Malherbe écrivait déjà au 17 siècle qu'un poète n'était pas plus utile qu'un joueur de quilles. Ceci pour souligner avec force le profond divorce entre l'écrivain occidental et son public. Il en va cependant autrement en Afrique. Et le critique français Jacques Chevrier de souligner dans son ouvrage Littérature nègre (1974) que l'écrivain africain, à l'instar du griot et du conteur auxquels il a succédé jouit d'une place considérable dans la société en ce sens qu'il est le porte-parole et le guide de son peuple. Il soulève ainsi la caractéristique fondamentale de la littérature africaine qui est essentiellement d'inspiration sociale. De ce fait, la poésie, le roman, le théâtre et les autres genres sont en Afrique l'expression des réalités traduisant ainsi la vision de l'écrivain aussi bien à l'égard de soi que d'autrui qu'est le colonisateur.
[...] Elle incarne un monde noir traumatisé par un choc culturel sans appel. Au départ, de nombreux écrivains noirs se sont assimilés au colonisateur tout dans leurs esprits que dans leurs comportements pour démystifier, et fustiger les traditions africaines les considérant de barbares sauvages et tyranniques donc sans lendemain. Mais à la faveur des évènements comme les deux guerres mondiales, le monde Noir sortira de ses illusions qui reconnaissait la suprématie de la civilisation occidentale. Ainsi naîtra l'esprit de contestation qui sera bientôt soutenu par le mouvement de la négritude. [...]
[...] Ce qui est sans doute une preuve irréfutable de l'existence d'une civilisation noire. Senghor et Jomo Kenyatta ont tenté par ces productions de réhabiliter le noir, d'autres écrits ont dénoncé les exactions du colon. Ferdinand Oyono, auteyr du Vieux nègre et la médaille relate pour sa part les aventures de Méka, un vieux pays au Sud Cameroun ; que l'administration coloniale a décidé de récompenser pour son dévouement. En effet, deux de ses fils sont morts « pour la France » sur les champs de bataille d'Europe et la grande partie de ses terres a été distribuée à la mission catholique. [...]
[...] Malgré le désastre financier et la misère sociale dans laquelle il installe les populations, Barê Koulé parvient à se faire élire à la majorité de 107% comme président à vie – preuve largement édifiant sur le ridicule des mœurs politiques de nos dirigeants. Et il fallut toute la détermination de militants progressistes pour s'en débarrasser. Cependant comme le laisse suggérer le titre de l'œuvre, le nouveau régime se livre à des purges dans les rangs des camarades putschistes et le cycle infernal de la violence se poursuit. Ce tableau n'est pas sans rappeler le cycle de coup d'Etat qu'ont connu certains pays africain qu'ont connu certains pays africain au lendemain des indépendances. [...]
[...] Cette négritude vient légitimer un mouvement de contestation du nègre à l'endroit de la civilisation occidentale et de sa considération méprisante des valeurs culturelles africaines. La négritude en tant que mouvement culturel ayant été illustrée sur le plant littéraire par la production poétique essentiellement celle de Senghor sur le continent, s'en prend à l'idéologie coloniale selon laquelle le Noir n'avait pas de civilisation. Et pour prouver l'aberration d'une telle considération le poète Léopold Sédar Senghor dans son œuvre Chant d'ombre exalte la civilisation noire en dépeignant son caractère pacifique par le poème Nuit de . [...]
[...] A ce sujet, la vision se définit comme l'ensemble des perceptions, des représentations, des jugements que l'homme peut avoir d'une situation. Ainsi, la vision de soi renvoie à l'ensemble des qualités et/ou des défauts que l'on s'attribue. Celle de l'autre correspond au jugement que l'on fait d'autrui. Repérer les visions de soi et de l'autre qui se dégagent des œuvres africaines reviendrait précisément à dire quels jugements l'écrivain africain porte sur sa race et sur celle de l'occident dans ses productions. [...]
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