L'Orangerie : un lieu, une histoire

Résumé du document

Le musée de l'Orangerie est un des premiers exemples de reconversions d'un bâtiment utilitaire en lieu de « culture » comme son nom l'indique, le musée de l'Orangerie est installé dans une ancienne orangerie, construite en 1853 par l'architecte en chef des Tuileries, Firmin Bourgeois, à la demande de Napoléon III, pour abriter pendant l'hiver les plantes fragiles des Tuileries.
L'Orangerie est achevée par le successeur de Firmin Bourgeois, Ludovico Visconti, et se finalise en une longue boite de pierre vitrée au sud (côté Seine), aveugle au nord (côté jardin), l'édifice a reçu un décor sobre, comme il convient à un bâtiment utilitaire, mais conforme au répertoire architectural classique, pour l'accorder au voisinage de la place de la Concorde et du palais des Tuileries, aujourd'hui détruit.

Utilisé par la Troisième République comme dépôt de matériel, salle d'examens ou lieu d'hébergement pour soldats mobilisés, cadre polyvalent de manifestations sportives, musicales ou patriotiques, d'expositions de peinture, il est finalement attribué en 1921 aux Musées nationaux, qui comptent en faire, comme de son voisin le Jeu de Paume, une annexe du musée du Luxembourg, prédécesseur de notre Musée national d'art moderne.

Extraits

[...] La charpente métallique a été renforcée localement pour supporter le poids supplémentaire du verre. L'ossature de la verrière a été conçue dans l'esprit de l'ancienne ossature qui était constituée de fers en T ”inversé, et chemisés par une mince feuille de plomb sertie sur le profilé. Cette ancienne disposition ne pouvait être conservée en raison, d'une part de son incompatibilité avec les vitrages complexes qui étaient prévus, et d'autre part, en raison de la trop grande fragilité du sertissage en plomb. [...]

[...] La question de la valorisation des Nymphéas, d'une part, et de la collection Jean Walter et Paul Guillaume, d'autre part, a ainsi été doublement et brillamment résolue. Le projet de l'agence rend en effet toute sa plénitude à l'œuvre de Claude Monet grâce à la lumière retrouvée de la verrière zénithale et offre à la collection des espaces étendus, au service de la nouvelle présentation. En définitive, la nouvelle Orangerie est dotée d'une Circulation qui offre aux visiteurs une vision chargée de sens et rend hommage aux inestimables collections du musée. [...]

[...] L'entrée reçoit un escalier monumental, avec une rampe en fer forgé de Raymond Subes. Un étage est construit sur toute la longueur du bâtiment, étage qui prive par ailleurs les Nymphéas de l'éclairage naturel et qui détruit le vestibule elliptique dessiné par Monet. Après une première présentation de la collection, en 1966, et en attendant de l'accueillir définitivement, l'Orangerie continue à présenter d'importantes expositions, comme Georges de La Tour en 1972, Braque en 1973. Après la mort de Domenica Walter en 1977, le musée de l'Orangerie ferme. [...]

[...] Sous la verrière reconstruite, des abat-jour ont été mis en place en toiture des ovales des Nymphéas et permettent la régulation de la lumière naturelle qui parvient de nouveau jusqu'à l'œuvre. En dessous de ces volumes un vélum recréé le dispositif d'origine. L'extérieur ; verrière, et charpente métallique Les aménagements intérieurs prévus par le projet de l'agence Brochet/Lajos/Pueyo, qui consistaient à enlever le plafond horizontal et à supprimer la dalle de béton du premier étage, dégageant ainsi la charpente, ont eu des conséquences importantes sur la verrière. [...]

[...] L'ambition est de restituer le sens de l'ensemble formé par les œuvres exceptionnelles réunies au musée de l'Orangerie, au-delà de leur valeur propre. De fait, la collection Jean Walter et Paul Guillaume revêt un caractère tout à fait original parmi les collections publiques représentatives de l'art de la fin du XIXe siècle et du début du XXe. La mise en perspective des choix des initiateurs de la collection avec leur contexte historique et culturel offre une nouvelle vision des œuvres et éclaire l'histoire de l'art et sa réception entre les années 1910 et 1930. [...]