Maurice Blanchot, Pascal Quignard, Marin Marais, Jacques Derrida, Oedipe roi, Samuel Beckett, en attendant Godot, portraits du Fayoum, artefacts, l'espace littéraire
Le document contient le corrigé de l'exercice suivant : "Dans la perspective d'une psychanalyse de la création ou de la réception esthétique, vous mettrez en relation les affirmations de Maurice Blanchot : « L'oeuvre est l'attente de l'oeuvre » et de Pascal Quignard : « L'homme est celui à qui il manque une image ». Vous discuterez et mettrez en perspective ces propositions en vous référant à des théories et à des exemples précis. Votre réflexion devra s'organiser autour d'une problématique que vous aurez définie."
[...] Certes, il le fait à propos de ces marionnettes en argile utilisées par le réalisateur du documentaire, qui, à défaut de pouvoir filmer les traces du génocide, celles-ci ont disparu, utilise ces artefacts afin que les survivants puissent engager une entreprise de résilience, en les mobilisant comme des substituts à l'image manquante. Mais, si nous élargissons notre propos au sens à donner à tout effort de réception de l'œuvre, il faut en revenir à Maurice Blanchot et Pascal Derrida, les deux philosophes partageant le même regard sur la solitude. Dans l'espace littéraire, Blanchot ouvre son essai par cette question : être seul , qu'est-ce que cela signifie ? . [...]
[...] Le fait d'être seul, c'est que j'appartiens à ce temps mort [...] . Ce temps mort est ce temps réel où la mort est présente, arrive, mais ne cesse pas d'arriver, comme si, en arrivant, elle rendait stérile le temps par lequel elle peut arriver . En somme, c'est dans la solitude vécue du temps mort, dans la confrontation avec l'œuvre que l'homme cherche constamment l'image manquante : partir en quête d'une expérience impossible, celle de sa propre mort, en s'appropriant le sens d'une œuvre, à chacun de le voir selon ce qu'il est, comme on se voit soi-même dans le portrait d'un homme ou d'une femme, morts dans la plaine du Fayoum, il y a 2000 ans de cela. [...]
[...] Mise en relation des affirmations de Maurice Blanchot et Pascal Quignard Vous mettrez en relation les affirmations de Maurice Blanchot : L'œuvre est l'attente de l'œuvre et de Pascal Quignard : L'homme est celui à qui il manque une image . Vous discuterez et mettrez en perspective ces propositions en vous référant à des théories et à des exemples précis. Ce travail nous amène à croiser les propositions de deux philosophes. Le premier, Maurice Blanchot, est un romancier, philosophe français (1907-2003). [...]
[...] Plus que cela, il y a des œuvres dont la fonction est de rester inachevée : ainsi en est-il du livre de Mallarmé, un projet en mouvement permanent, Un livre ne commence ni ne finit; tout au plus fait-il semblant disait-il. L'œuvre n'est donc pas unidimensionnelle, pour reprendre le mot d'Herbert Marcuse, mais elle se démultiplie selon le sens que chaque spectateur conviendra de lui donner. Cette possibilité d'interpréter suscite une envie, qui répond à un besoin impérieux de la rendre intelligible en partant de soi-même, de ses désirs, mais aussi de son inconscient. [...]
[...] C'est en ce sens que nous développerons notre réflexion en partant de la proposition de Maurice Blanchot, qui s'appuie lui-même sur les théories de Jacques Derrida et Umberto Ecco entre autres, à laquelle répond Pascal Quignard. L'œuvre est ouverte Pour M. Blanchot : l'œuvre est l'attente de l'œuvre , dont le sens peut se comprendre en nous portant en direction de la littérature, dont un genre de l'attente existe depuis l'Antiquité : Œdipe roi de Sophocle propose ainsi un récit fondé sur une double attente, celle de la libération de Thèbes et celle de l'accomplissement de la destinée d'Œdipe, jusqu'à des œuvres plus contemporaines, comme en attendant les barbares de JM Coetze, ou en attendant Godot de Samuel Beckett. [...]
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