André Malraux, auteur français du 20ème siècle a écrit « figurer n'est ni idéaliser ni donner une expression : c'est donner une âme ». Cette citation semble parfaitement s'adapter à celui qui est, encore de nos jours, considéré comme le plus important des artistes néerlandais du 17ème siècle, Rembrandt van Rijn. En effet, un simple coup d'œil sur l'œuvre de ce peintre, graveur et dessinateur, nous fait entrer dans un univers que chacun tente de définir sans réellement y parvenir. Sa façon de traiter le monde -qu'il soit réel ou non- fut et reste une référence et un mystère pour les artistes de toute génération. Nous pouvons alors nous questionner sur cette force si énigmatique qui, en reprenant les termes d'André Malraux, pourrait en effet s'apparenter à une âme propre à chacune de ses productions. Cette dernière serait incarnée dans la lumière et la façon dont l'artiste la traite. En effet le lien qu'entretient Rembrandt avec la lumière est particulier et unique. Il mérite même toute notre attention.
[...] Cette dernière serait incarnée dans la lumière et la façon dont l'artiste la traite. En effet le lien qu'entretient Rembrandt avec la lumière est particulier et unique. Il mérite même toute notre attention. C'est ainsi que nous tenterons dans un premier temps d'étudier la lumière en tant qu'instrument docile et soumis à la main de l'artiste, puis dans un second, la lumière en tant qu'entité autonome Rembrandt est aussi connu sous le nom de maître du clair-obscur Cette technique picturale fait en sorte que des parties claires de l'œuvre côtoient immédiatement des parties très sombres, créant ainsi des effets de contraste parfois violent. [...]
[...] Le visage et l'attitude des personnages se distinguent peu à peu. L'atmosphère semble moins pesante, plus douce et propice au recueillement, contrairement au second état où la tristesse semblait insurmontable. Enfin, le quatrième état présente lui aussi un aspect tout à fait différent. Un fort contraste réside entre le blanc du papier et le noir de l'encre. Une source de lumière qui semble émaner du corps du Christ illumine toutes les figures qui l'entourent et dessine la forme de la grotte dont ont voit désormais le haut. [...]
[...] La lumière était pour lui une façon d'y parvenir. Nous pourrions, pour soutenir cela, nous appuyer sur une des œuvres les plus fameuses de Rembrandt, La leçon d'anatomie du professeur Tulp. Cette toile datant de 1632 et conservée à La Haye est en effet remarquable par une solide unité des personnages tant psychologique que structurale. Une fenêtre sans doute située dans la partie supérieure gauche du tableau diffuse une douce lumière qui, en traversant la toile en diagonale, éclaire le visage des huit hommes. [...]
[...] La façon dont il a introduit la lumière dans ce dessin à la plume et l'encre brune en est représentative. En effet, contrairement à d'autres œuvres comme La leçon d'anatomie par exemple, la lumière qui y figure ne provient d'aucune source précise, elle semble plutôt émaner de l'ange, seul élément du dessin illuminé. Ce contraste est accentué par l'emploi du clair-obscur. L'archange est ainsi encadré par deux éléments plus sombres : Tobie sur sa droite et ce qui semble être l'orée d'une forêt sur sa gauche. [...]
[...] Rembrandt y est parvenu. Un coup d'œil sur quelques unes de ses œuvres religieuses permet d'identifier la source de cet aboutissement : la lumière. En effet, si nous revenons au dessin cité précédemment, Tobie et l'ange au bord de la rivière, l'emploi fait par l'artiste de la lumière est flagrant. Lorsque nous le regardons notre regard est inévitablement attiré sur l'ange situé sur la droite. Il paraît alors normal que le spectateur s'attache avant tout à l'image de l'unique être divin ici représenté, qui de part sa nature, exige la priorité. [...]
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