L’été de Kikujiro, Takeshi Kitano : le parcours initiatique de l’enfant et de l’adulte

Résumé du document

Le film l'été de Kukijiro évoque non pas un mais deux parcours initiatiques de passage de l'état d'enfant à l'état d'adulte. Ce parcours initiatique est ainsi vécu au travers de plusieurs portraits et rencontres réalisées par l'enfant au cours de cet été. A ce titre, le procédé utilisé peut rappeler certaines œuvres de la littérature et notamment ‘éducation de Nick Adams d'Ernest Hemingway. Dans un autre registre et pour réaliser une comparaison avec d'autres œuvres littéraires culturellement plus proche, la façon d'aborder les problèmes qui est proposée par l'adulte dans l'œuvre est proche de l'attitude adoptée par le professeur dans le manga à succès great teacher onizuka (GTO).

Extraits

[...] Une prise en compte réciproque l'un de l'autre C'est donc un moment pivot dans la relation qu'entretiennent l'enfant et l'adulte qui évolue vers une relation entre père et fils. Le refus de faire face à la réalité ou du moins d'apaiser les peines de l'enfant lorsqu'il réalise l'abandon dont il est la victime par sa mère vient finir de lier l'enfant à l'adulte. Cette prise en compte, bien que maladroite, montre la volonté de rendre l'enfant heureux et d'apaiser ses peines (image de droite). [...]

[...] Notons que ce moment est la première fois que l'adulte fait appel à la responsabilité des adultes dans l'éducation de l'enfant lorsqu'il réalise que la pastèque a été volée. Enfin, cette étape conclusive du parcours initiatique de l'adulte et de l'enfant se caractérise par la transmission, à la toute fin du film, d'un nom, « Kukujiro » à l'enfant. Ce nom, qui s'avère d'ailleurs être celui du père de Takeshi Kitano, vient ainsi matérialiser la filiation construire au cours de ce parcours initiatique vécu par les deux protagonistes. [...]

[...] Ensuite le recours à un objectif « fish-eye » ou d'une courte focale avec zoom ce qui tend à distordre le visage des femmes qui parlent à l'enfant. Le fond noir ne permet pas d'identifier où ont lieu ces conversations ni ce que fait l'adulte durant ce temps. La vue de ces femmes en vue à la première personne rend la scène encore plus étrange alors que les femmes se montrent pourtant gentilles. Cet effet est de plus renforcé par la superposition de la cloche de la course et du visage des jeunes filles qui lui parlent. [...]

[...] Enfin, il est important de noter que, dans le cadre de ce voyage initiatique, la violation des règles peut également être associé à des moments positifs, montrant également par-là que le respect stérile des règles n'est pas non plus une solution. La scène avec le couple d'amoureux sur l'herbe en est une bonne illustration . J'ai donc plutôt eu l'impression que le film cherchait à nous faire comprendre que le respect des règles est une nécessité mais pas un absolu. Une prise de responsabilité réciproque De la proximité de l'adulte et de l'enfant ou la reconstruction de la filiation La relation entre les deux personnages se fait progressivement tout au long du récit et. [...]

[...] J'ai trouvé la scène très étrange mais il me semble évident que ce qui veut être montré est le décalage entre l'innocence de l'enfant et un monde d'adulte lié à l'alcool, à l'argent et au sexe. A côté, les rencontres sont aussi la fin d'une certaine innocence. Ainsi, si jusqu'à présent il n'a été entouré que d'adultes plutôt gentils avec lui, l'enfant se retrouve pris au piège par un pédophile. Ici, c'est son innocence qui va être troublée. Le cadrage et la lumière, crus, marquent le traumatisme de l'évènement. Pour l'adulte cette situation marque la première fois qu'il protège l'enfant et tente de réparer son erreur originelle de l'avoir laissé sans surveillance. [...]