Comment le numérique a-t-il influencé l'art et ses formes à l'instar de son mode de production, d'exposition et la communication autour de l'objet d'art en lui-même ?
Pour répondre à cette question, ce document complet et entièrement rédiger aborde dans une première partie l'existence d'une nouvelle dynamique de communication : « soi-même comme un autre », avant d'étudier dans un second temps les liens entre l'art et le numérique aujourd'hui : de nouveaux espaces de création interactifs et participatifs où se renouvelle l'institution culturelle.
[...] En juxtaposant ces pixels, le public crée ainsi un dessin collectif en constante évolution. Par conséquent, communiquer en 2018, c'est accepter une nouvelle forme de rapport à soi et une nouvelle appréhension de l'autre et du monde ; c'est accepter l'émergence de nouveaux enjeux dans chaque pan de la société, autant au niveau social et économique, et notamment au sein de structures culturelles telles que les musées ou galeries d'art. On notera également que le statut de l'institution muséale, dans cette optique numérique, se modifie progressivement pour aller vers ce que Moukarzel appelle « l'objet-musée » : en effet, « le bâtiment ne s'efface plus devant les œuvres, il devient œuvre, image, contenant et contenu à la fois. [...]
[...] L'idée d'une muséologie relationnelle est dès lors diffuse puisque l'art évolue dans ce sens : s'est développée « la volonté de faire vivre au visiteur une expérience qui serve de fond - c'est-à-dire de continuum perceptif, cognitif et affectif - à l'activité de visite. » L'art numérique se positionne par conséquent dans un champ protéiforme et presque « total » en surfant sur la technologie et en engageant le spectateur au-delà de ses attentes préétablies sur l'art. L'œuvre Des_Frags de Reynald Drouhin en est un exemple fondamental : l'œuvre existe essentiellement grâce à la toile qu'est Internet. En effet, ce dispositif utilise des images fixes existant sur Internet pour composer, au final, une image mosaïque. [...]
[...] Le spectateur est invité à choisir une de ces images qui va s'ajouter aux autres auparavant choisies par de multiples personnes. En ce sens, Des_Frags promeut une certaine porosité de l'art en ce que l'œuvre laisse son esthétique finale s'exécuter à travers le spectateur. Conclusion « De nouvelles pratiques se mettent en place et de nouveaux outils sont utilisés, donnant naissance à une culture numérique très différente de la culture de communication classique et créant une situation inédite qui les met en rupture avec les normes habituelles. [...]
[...] C'est à travers cela que l'objectif d'une « esthétique de la communication » prend tout son sens : elle fait partie intégrante de l'œuvre numérique et n'est plus simplement un moyen car elle devient pilier capable de métamorphoser l'œuvre en ce qu'elle est. Le Net Art se pose « comme une forme dialogique simultanément esthétique, médiologique et sociale, » argumente Fourmentraux, et l'institution muséale n'y perd rien : au contraire, elle s'organise dans l'optique d'inclure ce nouveau format pour créer des stratégies d'exposition et de conservation inexplorées. On pense notamment au stockage, au changement de support, à la mise en lumière, à la relation au public . [...]
[...] La communication passe aujourd'hui grandement par la machine ; être au monde est influencé par une numérisation croissante du système dans lequel nous évoluons et, en cela, modifie notre relation à soi mais également à autrui. L'intégration graduelle des nouvelles technologies dans l'essence même de la vie quotidienne engendré et généré de nouvelles questions sur les conceptions et pratiques préexistantes liées à la communauté, aux relations et à l'identité personnelle. Dans nos sociétés contemporaines, précise Dennis Waskul, la communication est de plus en plus dépendante des machines. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture