Il s'agit d'un commentaire d'œuvre/analyse d'œuvre portant sur une œuvre de la Renaissance : la Descente de croix de Allori.
Jésus Christ, prophète des chrétiens est surtout connu pour sa mort, crucifié. Le nom qui lui a été donné, le « Christ », signifie « croix » et évoque ce moment crucial de sa vie. Sa mort symbolise le rachat du péché originel commis par Adam et Eve et le début du salut de l'humanité. Le sujet nous propose d'étudier une œuvre, peinte vers 1550 avec la technique de l'huile sur cuivre. Il s'agit de la Descente de croix, peinte par Alessandro Allori. La peinture est de petites dimensions (70x54cm) et est visible au Museo Nacional del Prado de Madrid. C'est une œuvre d'art sacré puisqu'elle traite d'un des sujets de la passion du Christ : sa déposition. Cette scène est tirée des textes de la Bible et des Evangiles. Alessandro Allori est un artiste florentin du cinquecento.
[...] Le jeune homme est lui aussi représenté avec un teint plus clair que les autres figures ce qui attire l'attention. Sa posture est particulièrement invraisemblable : l'homme marche vers la droite et se retourne vers nous dans un mouvement presque désarticulé. Les yeux de l'homme nous fixent comme pour signaler au regardeur qu'il a été remarqué. Ce personnage permet un point d'entrée dans la scène. En effet, il nous indique avec son bras, dans un geste déictique, l'endroit à regarder. Il nous invite donc à contempler la scène. [...]
[...] Deux hommes sont aussi de dos à droite du tableau. Ces figures ferment la scène. Cela donne une impression que l'on observe quelque chose d'interdit : le regardeur est en réalité un voyeur. Il n'est pas remarqué par certaines figures, trop concentrées sur leur tristesse. La scène se déroule dans l'obscurité, sans attention accordée à ce qui se passe autour. Chaque figure est obnubilée par le Christ, certains le pleurent, d'autres le portent et se concentrent sur la déposition, d'autres sous en souffrance physique tellement leur douleur s'empare d'eux. [...]
[...] Cette représentation des corps musculeux insiste sur l'orientation maniériste d'Alessandro Allori. Tout est fait dans les figures qui entourent le Christ, même lorsqu'elles ne sont pas identifiables, pour transmettre la souffrance de la mort du Christ au regardeur. On distingue d'ailleurs deux figures, peut-être des anges, peintes dans le ciel, en larmes. Etrangement, Marie et Marie-Madeleine, au pied de la croix, ont l'air impassible, perdues dans leurs prières. Cela va à l'encontre des représentations habituelles dans lesquelles Marie exprime souvent une douleur plus forte que les figures qui l'entourent. [...]
[...] Or, le Christ est représenté sans blessures, la peau immaculée. L'artiste s'éloigne donc des textes bibliques puisque le centurion est sensé avoir blessé le flanc droit du Christ de sa lance. La fait que la scène se déroule de nuit éloigne aussi l'œuvre des récits de la Bible. L'œuvre attise donc la curiosité du regardeur et l'invite à se questionner. Deuxièmement, ce qui nous frappe dans ce tableau est l'expressivité importante, presque exagérée des figures. L'artiste suggère une stabilité de la scène et un équilibre avec la représentation d'échelles qui mènent à la croix. [...]
[...] Pour conclure, ce tableau témoigne de manière très visible du maniérisme de l'artiste, à travers la confusion et la profusion des figures mais aussi à travers l'expressivité de la scène. La scène semble être intime mais le regardeur est invité à faire partie de cette intimité. La scène semble être bruyante et douloureuse. La souffrance ressort de ce tableau. L'étude pourrait être approfondie en étudiant le sentiment d'admiration qu'entrainent cette représentation à travers l'admiration de Marie et du Christ, éléments centraux de la composition. [...]
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