Bref commentaire comparé entre Daniel Arasse (historien de l'art ayant écrit "On n'y voit rien") et Les Ménines, tableau de Diego Velázquez,
[...] Commentaire comparé Les Ménines, Diego Velázquez « On a tout interprété du tableau, même ce qu'on n'y voit pas », écrit Daniel Arasse dans On n'y voit rien, même s'il concède plus loin dans son texte que « le temps n'épuise pas Les Ménines, il les « enrichit » ». Michel Foucault en fait une description minutieuse dans Les mots et les choses, analyse où il s'attarde plus particulièrement sur les « yeux du peintre à ce qu'il regarde » et sur le « miroir désolé », qui se situe en arrière-plan, ce « petit rectangle luisant, qui n'est rien d'autre que visibilité ». [...]
[...] Toutefois, Daniel Arasse contredit cette analyse dans son essai On n'y voit rien. En effet, il démontre que « Foucault fait délibérément reposer son interprétation sur une fiction », étant donné que ce dernier nous conseille de « feindre de ne pas savoir qui se reflètera au fond de la glace » où sont pourtant représentés le roi Philippe IV d'Espagne et sa femme, Mariana ; ainsi, Foucault « s'approprie Les Ménines » et fait reposer son analyse sur « des conditions muséales de représentation, de perception et de réception ». [...]
[...] ] le spectateur et le modèle inversent leur rôle à l'infini ». De plus, le miroir que Foucault met en avant accentue l'effet donné par le regard « hors-champ » du peintre, puisqu'il « restitue la visibilité à ce qui demeure hors de tout regard », c'est-à-dire que « le visage que réfléchit le miroir, c'est également celui qui le contemple ». Il est donc aisé de prendre part à la scène qui fait face au spectateur, puisque, pour Foucault, un espace spécifique lui a été dédié par Velázquez lui-même. [...]
[...] L'intérêt du miroir est de donner à la présence du roi et de la reine « un statut spécifique, un mystérieux prestige » afin de célébrer et de rendre hommage au couple royal. Enfin, pour Daniel Arasse, « tout se passe comme si, là, c'était le tableau qui produisait visuellement du sens, indépendamment et au-delà des idées que le peintre et son commanditaire pouvaient s'en faire » : il s'agit donc de voir que Les Ménines s'articule autour d'un contexte bien précis, auquel vient toutefois s'ajouter un sens autre, défini par le tableau, ce dernier étant capable de dégager par lui-même une problématique dès lors visuelle et non plus uniquement intellectuelle. [...]
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