Cette analyse complète et entièrement rédigée propose de resituer les origines de la bande dessinée dès le Moyen-âge. En effet, les premiers recueils d'images, ancêtres de la bande dessinée, ont vu le jour à cette époque. C'était alors un vecteur iconographique (avec ou sans phylactère) utilisé comme instrument de diffusion de la parole biblique auprès d'une population ne sachant pas toujours lire (tapisseries, mystères, vitraux et fresques ornant les églises).
[...] Bande dessinée et Moyen-Âge Le Moyen-Âge commence au Ve siècle et se termine avec la découverte des Amériques par Christophe Colomb, en 1492. Ce que nous appelons Moyen- Âge dure donc mille ans et sépare l'Antiquité de la Renaissance. Le Moyen-Âge est une période d'illettrisme majeur, et le visuel recouvre donc beaucoup d'importance : si le clergé sait lire et écrire, grâce aux précieux ouvrages qu'il conserve dans ses riches bibliothèques et ses abbayes (les fameux scriptorium), le peuple lui reçoit un enseignement essentiellement basé sur les images. [...]
[...] Les tapisseries La tapisserie occupe un rang à part dans le décor médiéval, car elle a autant une vocation religieuse que profane. Suivant sa taille et sa préciosité, elle peut être montrée lors d'occasions particulières, les fêtes religieuses notamment, mais aussi lors de cérémonies civiles, comme pour les entrées triomphantes des princes et des rois ou des grands évènements marquant une ville ou une communauté. La tapisserie est alors sortie et tendue, en intérieur sur les parois de la nef d'une église ou en extérieur, sur des mâts, afin d'être visible par tous. [...]
[...] Le ciel, à l'extrême opposé, est encore vide car le Christ n'a pas rendu son jugement : n'y séjournent donc pour l'heure que Dieu et les anges. Ce qui nous intéresse dans ce tympan est la délimitation de chaque espace par des bandes écrites ou phylactères : les inscriptions sont la parole de l'image. Écrites en latin, elles citent le Nouveau Testament et constituent en quelque sorte les « bulles » de cette bande dessinée de pierre. Elles servaient de support didactique pour les moines qui expliquaient aux pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle, venus adorer à Conques les reliques de Sainte-Foy, les mystères de la Rédemption. [...]
[...] La mise en scène très riche élude toute forme d'inscription, sa lecture est induite par une accumulation d'objets symboliques qui n'est compréhensible que par un public averti et instruit. Cependant, le cadre, la mise en perspective, la richesse et le détail du dessin annoncent la Renaissance et de nouvelles formes de représentations. En conclusion, que retenir de ces exemples ? D'abord, la présence de lettres ou d'écrits dans l'art à l'époque médiévale reste rare : le tympan de Conques est exceptionnel à ce titre, et ne saurait être généralisé à toute la Chrétienté médiévale. [...]
[...] Longue à l'origine de 140 mètres, c'est encore à ce jour le plus important ensemble de tapisseries médiévales subsistant au monde. La tenture est composée de 6 pièces successives découpées chacune en 14 tableaux. Comme son nom l'indique, elle illustre l'Apocalypse, c'est-à-dire la fin des temps et la venue du Christ sur Terre, d'après le livre du même nom, ou Livre de la Révélation, dernier livre du Nouveau Testament. Mais ici, pas d'explication écrite, ou de phylactère : la compréhension des représentations se fait par l'intermédiaire des chanoines et des clercs. [...]
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