La politique de démocratisation de la culture impulsée par Jack LANG, en France, dans les années 1980, a profondément conduit à redéfinir et élargir les contours de la définition du mot « culture ». En effet, cette politique volontariste engendra l'apparition de nouvelles formes d'art non-institutionnalisées auparavant1. Dès lors, l'art n'est plus l'affaire de quelques uns et ne fréquente plus les lieux de diffusion traditionnels (musées, salles de concert, théâtres…), il se métamorphose et se propage peu à peu dans les espaces publics.
L'émergence de ces nouvelles pratiques artistiques et le décloisonnement croissant de la définition attribuée à la culture ont conduit ce secteur à être considéré par nos politiques comme une valeur opérant au développement du territoire.
Si l'urbanisation croissante des villes, l'accroissement des activités de loisirs et l'essor du tourisme ont peu à peu amené les acteurs municipaux à valoriser et multiplier les démarches de développement en faveur de la culture, les villes modernes ont été –quant à elles, rapidement appelées à devenir de véritables noyaux culturels.
Cependant, à l'échelle même de la ville, il est à constater que les quartiers –en tant que microcosmes urbains- abritent aussi des foyers de développement culturel (actions solidaires, associations sportives et culturelles, maisons de quartiers, ateliers d'artistes, centres d'art…) ; conduisant à nous interroger de plus en plus sur la notion de territoire culturel.2
Le regain d'attentions porté depuis quelques années au quartier de Wazemmes à Lille, l'importante mixité de sa population, l'implantation de nouveaux équipements –participant à accroître l'offre culturelle- ont conduit à m'interroger sur la place de l'art et de la culture dans les processus de régénération sociale (dialogue interculturel) et d'appropriation d'un territoire par la culture.
[...] Le projet initial est de rassembler les habitants du quartier autour de l'accordéon. Très vite le projet prend de l'ampleur (il réunit chaque année près de spectateurs) et atteint une renommée nationale. Menacé en 1994, le projet est remis au goût du jour en 2001 à la demande d'acteurs culturels régionaux et avec le soutien de la ville de Lille. Il réunit chaque année des artistes de renommée régionale et internationale et a lieu tous les ans entre l'Ascension et la Pentecôte. [...]
[...] Le rayonnement qu'elle promet aux territoires d'aujourd'hui appelle donc à la réflexion. Dans la mesure où elle incite les territoires à se renouveler et à se poser de véritables questions en terme de diversité et de dialogue culturel, la culture s'envisage comme une action profondément positive, inhérente à la question du vivre ensemble et essentielle dans la résolution pacifiste des problèmes de cohabitation. Dans la mesure inverse où elle est une valeur opérant à l'essor et à la reconnaissance des territoires entre eux, elle se vulgarise et devient l'outil des politiques publiques en matière d'économie et de tourisme de consommation. [...]
[...] Par ailleurs, la population issue de l'immigration des années 1960 employée dans l'industrie textile, bien souvent au chômage, se marginalise. Dans ce contexte, s'installent le phénomène de ghetto, la délinquance juvénile sur fond de chômage de longue durée et d'absence de formation, et le sentiment d'insécurité. A partir des années 1960-1970, on se propage une croissance de la délinquance et des incivilités alimentées par plusieurs facteurs –entre autres : - le développement du chômage et de la pauvreté - le déficit de socialisation et l'altération des fonctions éducatives - la montée de conflits ethno-culturels. [...]
[...] Lille Magazine, Edition Wazemmes, novembre 2006. Etudes La Vie de quartier Etude Béthure Mémoire de Wazemmes D.S.U. de Wazemmes, Office de tourisme de Lille, novembre 1998. Le marché de Wazemmes (mémoire), BASTIEN Juliette, LANCIAPRIMA Johann, LEBOUCHER Fanny, avec le soutien de P. ROCQUET, O. CHANTRAINE, UFR INFOCOM, Mai p. Webographie Site de l'Agence de développement et d'urbanisation de Lille Métropole : http://www.lille-metropole-2015.org/ADU/sommaire.html Site du magazine Artfactories, Les friches, nouveaux territoires de l'art : www.lafriche.org/friche/zdyn1/article.php3?id_article=844 Site de l'Atlas culturel de la Métropole lilloise transfrontalière et du Bassin Minier : http://www.nord-culture.org/atlas/pages/fr/main.html Site de l'UNESCO, Dialogue Interculturel : www.unesco.org Réseau URBACT Culture : http://urbact.eu/fr/home/ http://urbact.eu/fr/thames/urban-regeneration.html http://www.urbact.org/upload/urbdoc/compte-rendu_Evosmos_11- 13_oct.04.doc Réseau URBAN Colloque européen : du rêve écologique et culturel à la réalisation de la ville durable : http://www.urban- france.org/ 2005.2 /site/public/v_fr/contenu_v2002/document_download.php?&ip=6 18&idoc=1150 Pour beaucoup issues de la contre-culture : le rap, le tag, le slam, la techno A Lille, Martine AUBRY, déclarait l'ouverture de Lille 2004, capitale européenne de la culture vouloir reconstruire la ville dans chacun des quartiers préparant la création d'une série d'équipements culturels de proximité. [...]
[...] A cette époque le bâti, dense, s'articule autour de parties communes et les logements de qualité médiocre- permettent la concentration d'une main d'œuvre à moindre coût nécessaire aux industries avoisinantes. L'activité industrielle, l'homogénéité sociale tout comme l'hétérogénéité démographique de la population, le rôle économique et social de l'artisanat et du commerce constituent, dès cette époque, l'identité du quartier emprunt d'une certaine autonomie. Cependant, l'étroitesse de ses rues et la densité de son habitat ne vont pas permettre l'évolution des industries et celles-ci vont progressivement fermer. Dans les années 1950, la vie de quartier est chaleureuse. [...]
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