Analyse de l'oeuvre Le vaisseau de ligne Le Téméraire remorqué à son dernier mouillage pour y être démantelé, de William Mallord Turner (XIXème siècle)
Description, interprétation et analyse du contexte historique
Analyse de thèmes romantique et métaphysique
[...] La peinture témoigne à la fois d'un évènement contemporain et du déclin d'une puissance navale, qui fait écho à celui du peintre. L'œuvre oppose une certaine évanescence à quelque chose d'ancré dans la vie Le coucher de soleil contribue à dramatiser la scène et à lui donner son aspect romantique. L'œuvre illustre le passage d'un temps à un autre (un temps historique, par l'illustration de la fin d'une vie et de la naissance d'une autre, mais aussi un temps pictural, par la juxtaposition dans une même œuvre de deux esthétiques différentes : une qui évoque des œuvres plus classiques, et une autre qui annonce l'impressionnisme). [...]
[...] ANALYSE STYLISTIQUE Travail de la couleur inspiré de Goethe (Traité des couleurs, 1810) : Travail sur l'harmonie et les valeurs de la couleur : les couleurs de base de l'œuvre sont le jaune et le bleu, il s'agit donc d'une forme de bichromie entre couleurs chaudes et froides. Cette œuvre peut être vue comme une illustration de la théorie de Goethe sur l'intensification des couleurs par la lumière : on observe dans le ciel un passage progressif du blanc au rouge en passant par le jaune. Cette intensification des couleurs trouve son apogée dans la représentation de la bitte d'amarrage, d'un rouge sombre presque noir. Illustration également de la théorie de l'opacité devant la lumière qui intensifie la couleur, par la représentation des nuages. [...]
[...] La composition est formée d'échos basés sur la couleur : entre la fumée et le ciel (même effet d'intensification de la couleur dans les mêmes tons), et la bitte d'amarrage et la cheminée qui sont du même rouge sombre presque noir. Il s'agit presque d'une confusion entre les différents éléments du tableau Turner semble opérer une fusion entre ciel et mer. Le jeu de reflets entre l'eau et le bateau donne une impression de miroir. On observe une certaine dilution des formes, même si le réalisme reste présent par exemple dans la représentation des navires. Il s'agit d'une économie de moyens dans le dessin, mais qui n'en reste pas moins suggestif. [...]
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