Analyse de l'oeuvre Noces juives de Delacroix (XIXème siècle)
Description, interprétation et analyse du contexte historique
Analyse de thèmes orientaliste et romantique
[...] Dès années plus tard, il situera la scène dans la cour intérieure d'une maison tangéroise (celle-là même où s'étaient déroulées les noces dont il avait précisément enregistré l'architecture, notant dans un admirable dessin aquarellé (Louvre) le coloris de chaque élément. Le présent tableau procède donc largement d'un processus de recréation nourri par les souvenirs du peintre et étayé par une série de dessins exécutés durant le séjour qui sont utilisés à la manière d'un collage. Delacroix restitue néanmoins de façon saisissante cette fête judéo-mauresque à laquelle il confère une grandeur intemporelle qui dépasse de beaucoup un exotisme poussivement anecdotique, ce qui déplut peut- être au comte Maison lequel avait hypothétiquement commandé un tableau dont il ne voulut pas. [...]
[...] ] comme de très mauvais goût »), il n'en fut pas moins sensible à l'intensité des sentiments et à la solennité riche de formes et de couleurs qui accompagnaient chez ses hôtes les grandes cérémonies et contrastaient avec la froideur compassée des Européens. Surtout, l'expérience de ces noces tangéroises et le travail que réclama sa transcription picturale, aida Delacroix à murir une approche proprement coloriste de la peinture dont les grands maîtres vénitiens et flamands des XVIe et XVIIe siècles avaient posé les jalons. [...]
[...] Interrompu brièvement par un séjour dans cet autre « Orient » qu'est l'Andalousie, le voyage au Maroc qui s'acheva en juin 1832 compte parmi les évènements les plus marquants de la vie du peintre qui déploya sur place une immense activité de dessinateur (dont témoignent les fameux Carnets) emmagasinant fébrilement un trésor d'expériences et de sensations qui allaient nourrir son art sa vie durant. Analyse de l'image Le 21 février 1832, Delacroix put assister à une noce juive à Tanger. D'une manière caractéristique de son attitude durant le séjour, l'artiste croqua sur le vif, observa (en particulier la réclusion de la mariée qui est effectivement absente du tableau), enregistrant avec acuité les détails de la fête et de ses prémices. [...]
[...] Au Salon de 1841, le tableau reçut un assez bon accueil de la critique qui fut néanmoins déroutée par une facture qui semblait juxtaposer des coups de pinceau « donnés comme au hasard » (Delécluze). Rien d'hasardeux, pourtant, dans l'utilisation prophétique de petites taches de couleurs pures dans les ombres par un peintre auquel le séjour marocain avait confirmé l'intuition de la solidarité de la lumière et de la couleur indissolublement mêlées dans un jeu infini de reflets. [...]
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