Analyse de l'oeuvre "Minutiae" de Robert Rauschenberg.
[...] Analyse d'œuvre Munitiae - Robert Rauschenberg Munitiae, œuvre datant de 1954 et réalisée par l'artiste américain Robert Rauschenberg, est un travail complexe, riche, dans la lignée des Combines, qui amène à de nombreux questionnements. Il est tout d'abord notable que c'est un volume tridimensionnel ouvert, une sculpture qui se déploie sur trois panneaux verticaux de tailles différentes, reliés ensemble, et qui se resitue dans un espace précis. Elle s'impose dans l'espace de part ses dimensions ; en effet, on note que ces dernières sont de 214,63 x 205,74 x 77,47 cm. [...]
[...] L'assemblage général donne une impression de paravent, d'objet utilisable, ce qui l'amènerait à être considérée comme une sorte d'installation, jouant sur les attentes du spectateur. Par ailleurs, l'emploi du miroir, se situant sur le premier panneau, au-dessus du motif floral, permet l'entrée du spectateur dans l'œuvre, brouillant ainsi les lignes et renvoyant à une interaction concrète et qui s'accomplit réellement dans l'œuvre que nous propose l'artiste. Ce qui est frappant est le mélange entre sculpture et peinture, la combinaison intéressante de deux formes artistiques ; Rauschenberg semble étudier le lien entre les divers matériaux qu'il emploie, les combinant de façon fluide et autorisant, par conséquent, l'ouverture sur un dialogue que l'on n'aurait peut-être pas su engager, entre ces différents éléments, sans la touche de l'artiste ; l'idée générale étant apparemment d'interroger la place du lien entre bidimension et tridimension, et comment les associer afin de créer une œuvre unique et jaillissant sur le devant de la scène artistique. [...]
[...] L'œuvre entretient donc des liens étroits avec sculpture et peinture sans pour autant être exclusivement l'une ou l'autre, renouvelant donc des formes déjà exploitées. Il est également notable que la part de sculpture de Munitiae offre un type de sculpture déjà orienté dans une certaine logique moderne : en effet, on peut voir qu'en elle-même, la forme est évoluée en ce qui concerne l'absence de socle « réel » reliant les différents « poids » de la sculpture, ainsi que le déploiement dans l'espace qui se présente, libérant la forme des codes généraux ; il en est de même pour la part de peinture de l'œuvre, qui s'inscrit dans la lignée de l'expressionnisme abstrait de part ses techniques - collages et dripping, notamment et qui invite une esthétique s'ancrant artistiquement parlant aux alentours des années 50. [...]
[...] Il en ressort un effet percutant, avec un rythme soutenu dans le parcours visuel offert au spectateur et un dynamisme autorisant l'œuvre à se déployer dans l'espace, comme si elle « explosait » dans cette vibrance colorée. Il est également intéressant de noter que le collage de tissus donne lieu à un rendu particulier : il se forme une mouvance, dans l'œuvre, dû à la fluidité du matériau et à ses caractéristiques en tant qu'objet ; on pourrait presque y voir un voile multicolore, une sorte de passage se former, comme pour « passer le rideau et voir au-delà », amenant ainsi à l'idée hypothétique que l'œuvre est peut-être interactive et qu'il y a matière à la parcourir. [...]
[...] Il est intéressant de noter que Rauschenberg poursuit l'idée d'employer des matériaux industriels, qui ne sont pas nécessairement considérés comme « nobles », suivant par conséquent la mouvance instaurée par l'Art Moderne au début du 20[e] siècle. La surface est irrégulière, accidentée, dominée par une gamme de couleurs plutôt resserrée où s'imposent des tons plutôt roses et rouges, avec des additions de jaune, de blanc et de bleu, jouant ainsi sur un contraste de couleurs vives et intenses, nuancées par des couleurs moins percutantes mais contribuant toutefois au parcours visuel. [...]
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