Ville, peinture, colloque, Cerisy, Centre Pompidou, pôles d'avant-garde, révolution urbaniste haussmannienne, réformisme positiviste, Manifeste de l'aeroppittura futuriste
La ville a toujours accepté ses limites. Sage, elle reconnait que le musée est un monde à part où l'activité hurbaine marque un temps d'arrêt. Certes, elle a toujours entretenu des rapports privilégiés avec certains de ces temples artistiques, au point d'y faire de brêves incursions.
[...] Avec Mélancolie (1912), la silhouette d'une fillette et l'ombre d'une statue absente se perdent dans des décors architecturaux désertés et anachroniques. On retrouve cette vision d'une surréalité onirique avec les banlieues de Sironi la fin des années vingt. Les années 50 et 60 sont décisives dans l'évolution de la ville. Les grands ensembles font naître le rêve consolateur de la maison individuelle et de la banlieue résidentielle. L'ère de la désurbanisation, de la dérive de la ville, commence. La ville existe encore, mais pour les artistes, elle a perdu son aura mythique. [...]
[...] Paradoxalement, les plasticiens, eux, interviennent parfois même la chair de la ville. Certains construisent leurs œuvres partir des déchets urbains ou industriels, réduisant ainsi la distance entre l'art et la cité. Les œuvres de Schwitters sont essentiellement des assemblages de matériaux de construction, de morceaux de bois, de ferrailles, de bouts de ficelle, de gravats, récoltés au cours d'errances dans la ville. D'autres font des prélèvements sur les desquamations des façades et des panneaux d'affichage. Villegié invente ainsi, partir de signes hiéroglyphiques, version stylisée des graffitis des murs de banlieue, un nouvel alphabet, L'alphabet de la guérilla urbaine »(1983). [...]
[...] La disparition des centres et la discontinuité des plans vont de pair avec l'esthétique du collage, la photographie joue un rôle majeur. La transformation est parfois subtile. Comparons la Metropolis de Grosz (1916) et celle de Citroën (1923). Même impression de morcellement de l'espace, même fragmentation chaotique. Cependant, chez Grosz, la représentation fait encore apparaître des axes clairs, une unité chromatique, une symétrie qui endigue la frénésie urbaine. Le collage de Citroën, d'une densité étouffante, juxtapose des espaces incohérents, donnant ainsi l'image d'une ville toute logique d'ensemble a disparu. [...]
[...] L'association la plus étroite entre la ville et la peinture est réalisée par les futuristes, qui élaborent un langage s'inspirant directement de la ville industrielle et du mythe de la vitesse. La décomposition de la couleur et de la forme, les transparences, le principe d'une vision simultanée exaltent l'image d'une ville mobile, des milieux hétérogènes sont dans une constante interaction. L'architecte Marchi Virgilio trace des schémas urbains visionnaires, d'un dynamisme proche de celui des toiles de Boccioni ou de Severini. [...]
[...] Un formidable jeu de poupées russes, une mise en abyme les représentations réelles que le musée propose de la ville sont pastichées par une fiction vertigineuse. Bublex réinvente ici, dans une utopie post-moderne, la ville, une ville qui se raconte sans fin le récit de ses origines, afin que chaque citoyen puisse s'y ressourcer. [...]
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