C'est ainsi que depuis de nombreuses années, les arts de la rue se sont développés de façon exponentielle et suscitent un engouement grandissant,
particulièrement auprès des 15/30 ans. Et sur cette scène peu conventionnelle, les artistes ont des choses à dire et s'affirment. Dans cet espace sans barrière, tout devient alors possible et tout est à recréer. La relation artiste-spectateur
notamment et la notion de l'urbanité dans la création artistique. Pour mieux comprendre ce phénomène, il est intéressant de retracer ses origines. Mai 68 a été un point de départ important pour ce nouveau mouvement
artistique. Durant cette période de rupture et de « révolution », les étudiants et autres révoltés se sont appropriés la rue pour espace d'expression. L'espace urbain est devenu, espace de liberté, de fêtes, de réunion. Les revendicateurs ont utilisé l'art pour faire passer leurs messages à travers des
performances musicales, théâtrales ou plastiques. La rue a permis de faire comprendre le ras le bol des traditions, des cloisonnements, des institutions en
général qui dirigeaient le domaine social comme le domaine artistique. On veut sortir l'art des musées, des galeries, des théâtres… La rue est devenue et est restée pour beaucoup, un espace de jeu, une scène. Elle permet à un artiste de transmettre
de façon plus libre ce qu'il veut faire passer sans conditions, sans règles établies… et d'être plus proche de son public. La période des années 70, emmène la jeunesse vers une libération totale, on cherche la communion avec la nature et avec les
autres et on rejette tous les interdits, les barrières. Ce phénomène n'est pas uniquement français, il est international. Mais, en
France, notre développement culturel a permis aux arts de la rue de ne pas disparaître comme dans la plupart des autres pays. L'Etat a en majorité soutenu ces mouvements en aidant à la création de grands festivals, d'associations…
[...] Certaines ont leur site web avec les dates et lieux de leurs représentations et même la possibilité d'acheter un DVD de leurs prestations. Celles-ci sont renouvelées au bout de quelques années pour proposer un nouveau spectacle au public. Certaines troupes voyagent dans le monde entier, sont spécialisées dans l'événementiel avec des domaines de prédilection comme les clowns, le feu, le jonglage parfois très équipée comme par exemple pour la pyrotechnie qui nécessite un matériel élaboré. Le milieu urbain est un espace public mais aussi un espace social. [...]
[...] Le spectateur doit trouver ses marques. En effet, nous ne sommes pas habitués à un regard si direct avec les artistes que l'on va généralement applaudir dans le noir dans une salle confortablement assis dans un fauteuil, comme à la maison ou presque. Il faut donc réinventer, et réapprendre un nouveau schéma relationnel. Cette absence de rendez-vous, ce spectacle spontané, met le public dans une situation particulière. Et celui-ci cherche souvent sa place dans ce lieu où justement les places et les rôles ne sont pas définis, d'où un sentiment de gêne, un malaise, car on a parfois le sentiment qu'on nous impose quelque chose et on ne peut pas refuser car il s'impose à nous. [...]
[...] C'est pourquoi les œuvres et spectacles doivent 5/8 La ville pour décor être suffisamment impressionnants pour susciter l'intérêt et le désir de s'arrêter. Une fois le spectateur intéressé, il faut réussir à le plonger dans l'imaginaire. Et l'ambiance est plus difficile à installer lorsque la scène fait 360 Dans cette société de consommation où on recherche le tout gratuit, principalement en ce qui concerne la culture qui peut apparaître comme un luxe pour beaucoup. La gratuité d'un spectacle convient parfaitement. Il n'est donc pas facile de gagner sa vie dans ce métier. [...]
[...] Ces artistes montrent leur volonté d'ouvrir les barrières de l'accès à la culture. Ainsi, les artistes de la rue ont fait de l'agora un espace de jeu et d'enjeu. Ils ont quelque chose à dire qui n'entre pas un cadre défini, ils ont besoin de liberté et n'entrent dans aucun moule. Ils préfèrent se rapprocher des gens dans un lieu que l'on partage tous : la ville. Avec leur code, un code simple, celui du regard face à face, sans fioritures, de la franchise, de la spontanéité. [...]
[...] La ville pour décor : les enjeux des arts de la rue La ville pour décor La ville, quel décor ! Ses avenues, ses places, ses cafés, ses églises, ses murs, ses parcs et ses bancs, tant de lieux propices au spectaculaire où, acteurs, musiciens, chanteurs, magiciens, peintres et tant d'autres s'adonnent à leur passion. Dans toutes les villes du monde on chante, on danse, on imite. La ville est la vie de ces artistes qui s'approprient ses recoins et elle ne peut pas vivre sans eux. [...]
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