La villa de Maxence est un grand complexe occupant un espace d'environ 600 mètres sur 350 mètres entre la Via Appia elle-même et la Via Appia Pignatelli.
L'ensemble est constitué de trois principaux éléments : la villa elle-même, le mausolée de Romulus et le cirque, que nous allons décrire successivement. La villa, qu'on peut plus justement nommer « palais », est le monument le moins bien conservé de l'ensemble.
[...] Des monnaies frappées par Maxence pour son fils divinisé nous permettent de penser que l'avant-corps devait être surmonté par un fronton. Le cirque est l'élément le mieux connu du complexe de Maxence et serait également un des monuments de ce type le mieux conservé. Il est relié à la villa par un long couloir. Il mesure 520 mètres de long sur 92 mètres de large (à l'endroit le plus large) pour une surface totale de 5 hectares. Il est orienté sud-ouest / nord-est. [...]
[...] L'Auguste manquant fut désigné en la personne de Valerius Licinianus Licinius, ami de Galère. Maxence ignora ce remaniement et continua de régner sur Rome. De son côté, Constantin fit valoir que la promotion de Licinius était irrégulière car il était Auguste sans avoir été César. Galère consentit donc d'élever au rang d'Auguste les deux césars : il y avait donc quatre Auguste ainsi qu'un cinquième illégal, Maxence. Au printemps 312, Constantin s'allia à Licinus pour attaquer Maxence, et ce dernier fut battu et tué le 28 octobre lors de la bataille de Milvius. [...]
[...] Par ailleurs, il s'inspire pour son complexe d'autres palais impériaux précédents. On peut d'une part penser à la domus flavia construite par Domitien sur le Palatin à partir de 81 apr. J.-C. On trouve plusieurs points communs : une salle basilicale, élément obligé pour les réunions, des nymphées, et surtout une relation étroite avec le circus maximus situé non loin. D'autre part, on pourrait peut-être trouver également des points communs avec la résidence de Dioclétien à Spalato (Split), particulièrement dans la présence d'un édifice funéraire, le mausolée que l'empereur avait prévu pour sa propre mort, dans l'enceinte même du palais. [...]
[...] Il est mal connu à cause de son état de conservation médiocre, mais on peut toutefois affirmer qu'il possédait ses propres thermes, à l'angle nord du portique du mausolée : on trouve en effet plusieurs pièces avec trois vasques plaquées de marbre, probablement un caldarium. Le palais comportait également des éléments esthétiques extérieurs importants avec notamment la présence de deux nymphées. Le plus grand est creusé à même la roche et est revêtu d'un opus reticulatum. Il est couvert par une voûte. On trouve une niche de chaque côté et une sur le mur du fond. On trouve la trace d'éléments décoratifs (mosaïque en pâte de verre). Le second nymphée est plus réduit et conserve un emblema de mosaïque représentant des cerfs. [...]
[...] En effet, le cirque est assimilé à une allégorie du monde : les douze carceres correspondent aux douze signes du zodiaque, et la course des chars symbolise le trajet du soleil, donc l'éternité promise ici à Romulus, à qui le cirque est dédié. De même, la mort par noyade renvoie également à des croyances égyptiennes liées au culte d'Osiris et cela expliquerait la présence de l'obélisque sur la spina. Cependant, l'absence de sable qui devait recouvrir la piste semble attester que le cirque de Maxence, construit en 309, n'aurait en réalité jamais été utilisé. Cela explique probablement son excellent état de conservation. Nous venons donc d'étudier le complexe impérial de Maxence, construit pendant son règne bref et mouvementé entre 306 et 312. [...]
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