« La naissance de Vénus » et « L'Olympia » sont deux oeuvres qui datent de 1863 ; le sujet traité est le même pour les deux tableaux (une femme nue) mais ils présentent deux styles complètement différents. Il est intéressant d'opposer les deux oeuvres puisqu'elles sont très représentatives de l'époque à la fois néo-classique et romantique qu'est la fin du XIXe siècle.
[...] Il y a des gens qui trouvent cette adorable poupée bien dessinée et bien modelée". Cependant Manet n'est pas en reste lorsqu'il reçoit la critique suivante: "Le ton des chairs est sale. [ . ] Les ombres s'indiquent par des raies de cirage plus ou moins large. Nous excuserions encore la laideur, mais vraie, étudiée, relevée par quelque splendide effet de couleur. [ . ] Ici, il n'y a rien, nous sommes fâchés de le dire, que la volonté d'attirer les regards à tout prix." -L'environnement recréé par le tableau. [...]
[...] Ainsi La naissance de Venus nous montre qu'il s'agit d'un thème mythologique. Si Olympia rapelle l'Antiquité, ce n'est en tout cas pas le sujet traité par Manet. Le nom d'Olympia renvoie d'ailleurs souvent aux prostituées : Vénus est donc métamorphosée en femme vénale, pour qui l'amour a avant tout une valeur utilitaire. D'où le réalisme de son attitude sensuelle et sûre d'elle. -Le sujet. Si les deux peintre ont choisi de représenter une odalisque, l'une est une Vénus se référant aux contes mythologiques, l'autre est une simple jeune femme de son temps qu'il a choisi pour modèle. [...]
[...] La pièce est close par des tentures rouges et vertes. En approfondissant: L'Olympia de Manet, exposée au salon de 1865, marque une composition en totale rupture avec l'esthétique classique et l'art officiel des " salons exclusivement ouvert aux peintres académiques et ceux acceptés par la critique. Outre qu'elle soit entièrement nue, la modèle ( Victorine Meurent) s'affiche avec une insolence et une provocation indéniables. La critique à l'encontre du peintre porta aussi beaucoup sur la technique et en particulier sur le contraste du nu, plat, sans ombres ni jeu de lumière et du fond très sombre, relayé par la femme de chambre noire et le chat. [...]
[...] Ces représentations sont moralement tolérées par la société pudibonde du XIXéme grace à l'alibi historique, mythologique, ou exotique chez les orientalistes. Les poils pubiens des modèles sont toujours soigneusement effacés, comme d'ailleurs sur la plupart des toutes premières photographies érotiques de l'époque. En traitant de la nudité féminine, l'Art Pompier ou Académique fédérait performance technique, beauté et plaisir. l'œuvre de Manet, elle, semble s'attaquer aux conventions du Second Empire touchant à la nudité et à la sexualité féminines. Le spectateur devient voyeur : en effet Olympia le regarde fixement, de manière décontractée et passive. [...]
[...] -Les autres présences du tableau. La Vénus est accompagnée de 5 anges. En haut à gauche du tableau, deux de ces anges soufflent dans des coquillages et en haut au centre trois autres anges la regardent et l'admirent; ils semblent curieux et taquins. Dans l'Olympia une servante noire apporte un bouquet de fleurs à la jeune fille, il provient sans doute d'un admirateur. Il ya également la présence d'un animal: un chat noir qui remplace le petit chien dans la Vénus d'Urbin. [...]
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