Chateaubriand, en 1795, expose dans un texte intitulé Lettre sur le paysage en peinture, sa vision du paysage « Les paysagistes n'aiment point assez la nature et la connaissent peu (…)Il semblerai que l'étude du paysage ne consiste que dans l'étude des coups de crayon et de pinceau ; que tout l'art se réduit à assembler certains traits(…) Il en résulte des apparences d'arbres, d'animaux et d'autre objet (…)Il faut que les élèves s'occupent d'abord de l'étude même de la Nature : c'est au milieu des campagnes qu'ils doivent prendre leurs premières leçons ». C'est ainsi, que le paysage, genre considéré comme mineur est déprécié et dévalorisé, tant par l'académie que par les peintres eux-mêmes. En effet, comme l'a dit Chateaubriand, la peinture de paysage ne se résumait à cette époque qu'à la simple copie de canons répertoriés dans des recueils de paysage. Ce genre, était issu de la peinture décorative, était en fait une sorte de technique combinatoire, relavant d'une composition des éléments du paysage. Le XIXe, siècle de la modernité et du renouveau artistique, développe une problématique toute autre sur le paysage et tente de revaloriser ce genre mineur. D'abord, avec Friedrich en Allemagne puis avec les paysagistes anglais, dont l'opposition fondamentale des genres repose sur les deux peintres : Constable et Turner. Si le premier ne s'éloigne que peu du paysage recomposé, en l'étudiant dans ses moindres détails afin d'en saisir l'âme, le deuxième développe une problématique toute autre : celle d'un paysage, non plus support, mais corps même de la représentation picturale.
[...] Il vit les violences, le déchaînement des forces de la nature en même temps que les personnages de l'œuvre. Le spectateur peut ainsi comprendre la scène à travers ses propres sensations. Afin de permettre au spectateur de vivre plus intensément les scènes qu'il représente, Turner offre à la figure humaine une place de second rang/plan. En effet, ces figures sont étrangères au vécu du spectateur et pourraient le détourner de ses émotions, l'empêcher de ressentir pleinement la scène. C'est par la nature que le spectateur réussit à vivre pleinement ses émotions. [...]
[...] Le mythe est utilisé par Turner pour mettre la nature en représentation. Tempête de neige ; Hannibal et son armée traversant les Alpes, relate le passage des Carthaginois en Italie lors de la Seconde Guerre punique. On distingue en bas à droite les horreurs de la guerre. Mais ce ne sont pas ces hommes qui attirent le regard, c'est la tempête qui est au centre de l'attention du spectateur. Les de l'œuvre est occupée par la tempête. Le spectateur peut trouver une certaine actualisation dans cette œuvre. [...]
[...] On s'identifie alors avec la couleur. L'œil et l'esprit sont à unissons avec elle ainsi la couleur devient une expérience intérieure. Le spectateur subit l'effet de la couleur et se plonge dans celle-ci. Dans les œuvres tardives de Turner, comme Lumière et Couleur et Ombre et Obscurité, c'est la couleur qui devient le théâtre de l'événement ; qui est au centre de tout. Grâce à la couleur, ce qui est montré dans le tableau peut être directement vécu par le spectateur. [...]
[...] Si le premier ne s'éloigne que peu du paysage recomposé, en l'étudiant dans ses moindres détails afin d'en saisir l'âme, le deuxième développe une problématique toute autre : celle d'un paysage, non plus support, mais corps même de la représentation picturale. Né en 1775, et mort en 1861, Turner reste très ancré dans la tradition académique, dont la peinture d'histoire reste le genre de prédilection. Il se situe donc entre deux horizons : celui du paysage et celui de l'histoire. Il tente alors de faire la synthèse entre les deux genres. [...]
[...] Inspiration Claude Lorrain et peintres Flamands Comment Turner a su à partir du thème du paysage classique, créer un nouveau genre qui lui est propre Théorie philosophique de l'imitation Liber studiorium Par quels moyens picturaux, Turner parvient-il à montrer la Nature comme source unique de l'inspiration artistique ? II. Une nature au centre du monde : émergence d'une peinture panthéiste Une nature envisagée comme un tout cohérent La vision de la nature de Turner peut être caractérisée par la pensée panthéiste. Le panthéisme est une doctrine philosophique selon laquelle tout ce qui existe est Dieu. [...]
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