Les trésors de Délos

Résumé du document

Le terme de "trésor" provient du latin "thesaurus", lui-même issu du grec "thesauros". Ces trois mots désignent tous l'édifice servant à abriter les offrandes faites à une divinité par une cité ou une colonie étrangère. Ces "chapelles" étaient construites dans les grands sanctuaires des cités grecques, même si elles n'étaient pas considérées comme des lieux de culte à part entière, c'est-à-dire que le trésor n'abritait pas de rites ou de processions particuliers.
Les offrandes étaient déposées en remerciement à la divinité d'une victoire militaire, d'un miracle, d'une performance sportive, etc. Les cités donatrices étaient en cela vues comme généreuses et fidèles à l'hellénisme et à son panthéon. Néanmoins, au-delà de l'aspect purement religieux, nous allons voir au cours de cet exposé que se cachait souvent derrière un aspect politique, notamment à travers la richesse de l'architecture, le trésor marquant en cela plus ou moins fortement la présence de la cité au sein du sanctuaire et au sein de la cité "d'accueil".
Les types d'offrandes déposées étaient très divers puisque l'on a retrouvé en plus des offrandes traditionnelles (nourriture, statuettes, etc.), des objets variés du type vaisselle, bijoux, armes, mobilier, matériaux en tout genre, etc. Les offrandes n'étaient pas forcément placées dans les Trésors, on pouvait en retrouver aussi dans les opisthodomes des temples ou encore dans les stoa des sanctuaires, etc.

Extraits

[...] J.-C., proche du Trésor des Siphniens datant de 526 av. J.-C. Les Trésors des Thèbains et de Cyrène sont eux les plus récents et datent de 360 av. J.-C. De nombreux peuples, et en particulier des colonies, ont donc laissé une trace dans le sanctuaire de Delphes, des Mégariens aux Béotiens en passant par les Acanthiens Dans le sanctuaire d'Athéna Pronaia un peu plus bas à Delphes, il y a même un Trésor qui fut édifié par les Marseillais. L'exception quasi-miraculeuse de Delphes c'est l'état de conservation des Trésors, parfois encore en élévation grâce notamment à des restaurations ultérieures. [...]

[...] et image 9). Aussi, dans une perspective plus large, on peut penser que le Temple d'Athéna Niké sur l'Acropole d'Athènes (image 2 et constituait lui aussi un modèle ou en tout cas une inspiration, même s'il n'était pas à proprement parlé un "Trésor". II. Les Trésors de Délos A Délos, les fouilles et les interprétations des chercheurs tendent à penser qu'il y avait cinq Trésors dans la cité. Ceux-ci correspondent aux nombres et 20 dans la numérotation des monuments déliens (ou respectivement Trésor et 1 pour René Vallois). [...]

[...] La cella était le plus souvent fermée et la présence derrière d'un opisthodome était rare, mais existait par exemple à Délos comme nous le verrons. La taille des trésors variait, selon la richesse ou non des cités donatrices et ainsi selon leur volonté plus ou moins forte de se faire remarquer au sein du sanctuaire, de même pour la décoration et l'ornementation. Le matériau utilisé était souvent le marbre, pour renforcer cette volonté d'ostentation. Enfin, l'ordre récurrent pour l'élévation était le dorique, ordre grec par excellence, qui permettait de puissantes et sobres colonnes, et une frise ornée de triglyphes et de métopes, souvent décorées. [...]

[...] Mais on voit que cette tentative n'a pu se faire puisqu'il n'y a que cinq Trésors à Délos. Comme nous le montre l'image maquette proposant une reconstitution des Trésors au sein du sanctuaire, les entrées des Trésors étaient toutes situées au Sud du bâtiment, qui étaient donc tous orientés Sud/Nord, sauf peut-être le Trésor n°19 qui est placé un peu "de travers" par rapport aux autres. En somme, on voit bien que ces cinq Trésors occupaient une place importante au sein du sanctuaire d'Apollon et ainsi, au sein de la cité délienne, de par avant tout leur situation géographique et par leur proximité immédiate avec les trois principaux temples de Délos. [...]

[...] Citadelles et Mazenod, coll. L'art et les grandes civilisations, Paris * J. Boardman, L'art grec, éd. Thames et Hudson, coll. L'Univers de l'art, Paris + Sites Internet : http://cefael.efa.gr, images . [...]