L'outillage préhistorique en os apparaît dans les publications des relevés de fouilles dès la deuxième moitié du XIXè siècle, cependant les véritables premières études sur ce mobilier ne remontent qu'aux années 1970. Cet intérêt extrêmement tardif pour les vestiges osseux peut s'expliquer par le fait qu'on a longtemps pensé que ceux-ci ne constituaient pas des indicateurs de l'évolution chronologique et culturelle des civilisations préhistoriques. Néanmoins, on peut s'étonner de constater un manque de curiosité et d'intérêt face à toute une gamme d'artefacts archéologiques qui détient une telle importance quantitative dans les vestiges paléolithiques et néolithiques retrouvés. Depuis plusieurs années, ce retard tend à être rattrapé, et les chercheurs ont pu prendre conscience de la complexité de cet outillage osseux qui regroupera ici os, ivoire, coquillages et bois de cervidés. Nous verrons comment les techniques de fabrication de ces artefacts évoluent à travers les périodes chronologiques, puis nous nous intéresserons aux divers objets qui constituent cet outillage : armes, outils, parures ou statuettes... Enfin, nous nous pencherons plus particulièrement sur les décors qui ornent une grande partie des différents vestiges osseux.
[...] Nous verrons comment les techniques de fabrication de ces artefacts évoluent à travers les périodes chronologiques, puis nous nous intéresserons aux divers objets qui constituent cet outillage : armes, outils, parures ou statuettes . Enfin, nous nous pencherons plus particulièrement sur les décors qui ornent une grande partie des différents vestiges osseux. Les techniques Les archéologues peuvent aujourd'hui affirmer avec certitude que les hommes du Paléolithique Inférieur et moyen ont utilisé l'os, même si les techniques de fabrication restent limitées et ne permettent pas de distinguer une nette évolution entre Paléolithique inférieur et moyen. [...]
[...] Au Paléolithique supérieur, on voit se développer une panoplie de techniques de débitage et surtout de façonnage de la matière osseuse : rainurage, sciage, raclage, polissage, perforation et abrasion, qui sont quasi-inexistantes pour les époques antérieures. De ce fait on retrouve pour cette période des outils tels que ciseaux, burins, poinçons, polissoirs, etc. L'Aurignacien assiste à une véritable révolution technique où l'homme va commencer à considérer l'os comme matière première, prendre conscience de ses qualités spécifiques et des gestes qui permettront d'en tirer le meilleur parti, ce qui aboutit à la conception d'objets plus complexes. [...]
[...] La Néolithisation n'entraînera pas d'innovations particulières. Ainsi on considère qu'au Natoufien la totalité des techniques nécessaires au travail de l'os est connue, avec toutefois quelques apports nouveaux comme l'utilisation du foret pour percer les trous mécaniquement ou la chauffe des parties actives de l'objet, ce qui les vernit et par là améliore leur utilisation. Cependant, si des découvertes récentes confirment l'existence d'une industrie sur os pour les périodes les plus récentes du Paléolithique, il est prématuré d'imaginer une telle industrie, qui implique la répétition de gestes techniques aboutissant à la formation de pièces identiques ou du moins semblables, pour des époques plus anciennes. [...]
[...] Ce motif est caractéristique de cet outil car contraint par la méthode de fabrication de l'objet. En effet, la portion de bois de cervidé utilisée ne permet de réaliser que le motif d'un animal aux pattes rassemblées et à la tête sectionnée ou rabattue sur le cou, dont l'un des exemples les plus connus est le bison de La Madeleine se léchant le flanc. Une solution plus ingénieuse encore est illustrée par le propulseur du Mas-d'Azil dit au faon à tête retournée dans lequel l'animal tourne simplement la tête vers l'arrière. [...]
[...] Conclusion L'outillage en matière osseuse constitue un élément fondamental du mobilier préhistorique global. Rassemblant armes, outils et objets d'ordre esthétique, il témoigne de l'évolution des savoir-faire techniques et de la recherche du décor et fournit des informations essentielles sur le mode de vie de nos lointains ancêtres ainsi que sur leur spiritualité, voire leurs cultes. Cette évolution s'étend à des degrés divers du Paléolithique inférieur au Néolithique, avec de très nets progrès techniques à l'Aurignacien, préfiguration de l'Âge d'or de l'outillage en os, à savoir le Magdalénien. [...]
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