La toilette, peinte en 1912 par le peintre Allemand Kirchner et conservée aujourd'hui au centre Georges-Pompidou, est une huile sur toile de 100x75cm, qui représente une femme dans une scène d'intimité classique, seule face à son miroir. Néanmoins ce tableau illustre bien plus qu'un simple thème récurrent en histoire de l'art, mais un thème que Kirchner se réapproprie et qui tend vers l'expression de son moi, illustration parfaite de l'action qu'il mena au sein du mouvement Die Brucke et dont il fut le leader
[...] On peut supposer que la femme nous tournant le dos porte un maquillage qui, dans le reflet du miroir, se transforme en deux cernes rouges foncés pour rappeler son caractère vieillissant. II. Question de l'existence, réflexion sur l'existentialisme Les moyens mis en Oeuvre par l'artiste tendent à nous rendre compte d'une angoisse existentielle, mue par la question de la mort. La représentation du moi de l'artiste : le caractère psychologique de l'œuvre Dans la Toilette, l'artiste suit la voie du modernisme en rejetant toute ambition de mimêsis pure, qui "mimerait" le réel avec précision. [...]
[...] En effet cette femme dans sa contemplation narcissique cherche peut être à éterniser sa beauté, sa jeunesse, malheureusement lorsqu'elle se regarde elle est déjà vieille et laide, ainsi on aurait un temps incontrôlable et qui échappe au pouvoir des hommes. De même, ce temps aurait également la caractéristique d'effacer. Si l'on observe le fond du miroir, on remarque qu'il est vide, or si le reflet est la représentation de la jeune femme à l'extrême fin de sa vie, alors il ne reste rien de son passé, le temps a effacé ses souvenirs. [...]
[...] Cependant, dans l'art moderne et en particulier dans cette toile, l'objet est étroitement lié à la peinture. D'une part, l'artiste en exprimant ses pulsions et sentiments au travers de "la toilette" pourrait avoir choisi le thème de la femme au miroir, comme un moyen de se représenter dans la réalisation de son autoportrait (lui étant la femme, l'Oeuvre le miroir). D'autre part, le miroir pourrait aussi apparaître comme une métaphore de la peinture, quant au rapport entre la réalité et le reflet tels qu'il est traité dans cette toile (la femme serait le monde extérieur, et le miroir serait la peinture). [...]
[...] Il emploie alors une palette de couleurs sombres, accentuée par le jeu de valeurs. Ainsi, le corps ocre foncé de la femme, vêtu de blanc, est mis en valeur sur un fond sombre. Il ressort d'autant plus qu'il est souligné d'un cerne noir, accompagné de zones d'ombres vertes. Par ailleurs, le bleu outre-mer est ici la couleur dominante ; recouvrant les murs ainsi que la coiffeuse, elle y noie la femme et le spectateur. L'aspect quasiment lisse de l'aplat bleu renforce son côté captivant et sa profondeur. [...]
[...] En effet, cet écart entre réalité et reflet serait le fruit de l'art, car "l'art ne reproduit pas le visible, il le rend visible" (Paul Klee). Conclusion Comme on a pu le constater la toilette est un tableau qui aborde de nombreux thèmes existentiels qui passent avant toute chose par l'expérience de la toile C'est à dire qu'il y a comme un parcours initiatique à suivre, le spectateur doit d'abord éprouver divers sentiments telle que l'angoisse qui est mise en évidence par le traitement des formes et de l'espace mais également par la touche et la couleur ambivalente qui peuvent exprimer une certaine nervosité ou encore une fois l'angoisse face à la mort mais aussi une volonté de l'artiste de se ressaisir et de ne pas perdre pied dans cette vision funèbre. [...]
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