L'expression de Shakespeare « La vie est un théâtre ! » est très intéressante. Le théâtre, plus précisément l'action théâtrale, est caractérisé par l'exposition, le nœud ou conflit, les péripéties, et enfin le dénouement. Qui ne se souvient pas des coups de bâtons donnés par Valère et Lucas à Sganarelle dans Le Médecin malgré lui de Molière ? Le rire et l'amusement étaient à son comble. Bien évidemment, il est de la nature humaine d'aimer le conflit. Il serait donc aisé de se demander en quoi le théâtre se présente comme un genre propice à l'expression du conflit et par quels moyens scénographiques il le représente.
[...] Le but du théâtre est d'affronter les limites. dit-on, et il serait normal de penser que le théâtre possède des barrières, des bornes. Mais écoutons plutôt notre cher Fénelon : C'est une perfection de n'aspirer point à être parfait Le conflit est présent dans la vie de tous les jours, car on ne peut pas être d'accord avec les idées de tout le monde, chacun a ses propres idées d'où le conflit permanent. Étant donné qu'il est mis en avant au théâtre, cela fait du théâtre son lieu par excellence. [...]
[...] C'est le plus souvent le conflit maître-valet. Dans Dom Juan de Molière, Sganarelle et Dom Juan se querellent car leurs opinions divergent, mais la raison du valet est toujours la meilleure Sganarelle.- [ ] je vois les choses mieux que tous vos livres, et je comprends fort bien que ce monde, que nous voyons, n'est pas un champignon qui soit venu tout seul en une nuit. Les conflits d'intérêts, quant à eux, supposent une divergence sur les intérêts de chaque groupe ou personne. [...]
[...] Ce discours est souvent coloré extérieurement par les didascalies (indications scéniques) qui indiquent notamment les émotions et les sentiments qui agitent les personnages. L'exemple de Claire et Solange, les domestiques dans Les Bonnes de Jean Genet, qui mettent en scène un moment quotidien. Claire joue sa maîtresse, et Solange joue le rôle de Claire. Cependant, ça ne se déroule pas vraiment comme dans la réalité. Les didascalies nous indiquent que la fausse Claire (Solange) gifle la fausse maîtresse (Claire). Ainsi, le lecteur est d'autant plus impressionné par la scène. [...]
[...] Donnons pour seule preuve cet extrait de la scène 4 de l'acte III du Cid : Chimène - Rodrique, qui l'eût cru ? Rodrigue - Chimène, qui l'eût dit ? Chimène - Que notre heur fut si proche et sitôt se perdît ? Rodrigue - Et que si près du port, contre toute espérance, un orage si prompt brisât notre espérance ? Chimène - Ah ! Mortelles douleurs ! Rodrigue - Ah ! regrets superflus ! L'équilibre des vers, assuré par la symétrie syntaxique et la répétition, est caractéristique du duo d'amour. [...]
[...] Dans Horace, de Corneille, les coulisses sont l'endroit où Camille rend l'âme Horace.- Va dedans les enfers plaindre ton Curiace Donc, les affrontements sont valorisés par la représentation théâtrale qui regroupe aussi bien les effets sonores que les éléments visuels tels que le décor, les gestes, les costumes. Le théâtre est un lieu où le conflit est maître. Le conflit est et sera toujours le propre du théâtre. Son dialogue, l'illusion qu'il créé par les éléments visuels, les signes sonores et la fonction qu'il assure à savoir distraire les personnes tout en leur faisant réfléchir sur des sujets importants de la vie, en font un être unique, idéal dans la mise en valeur du conflit. [...]
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